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BALDI (Bernardino), Versi e prose (1590)

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VERSI E PROSE,/ DI MONSIGNOR/ bernardino/ baldi da vrbino/ Abbate di Guastalla./ De i Versi [accolade :] La Nautica,/ L’Egloghe Miste,/ I Sonetti Romani,/ Le Rime, varie,/ La Fauola di Leandro di Museo./ Delle Prose. [accolade :] Vn Dialogo della Dignità,/ L’Arciero ouero della felicità del Principe Dialogo,/ La descrittione del Palazzo d’Vrbino./ Cento Apologi./ [marque : pax]/ in venetia,/ Appresso Francesco de’ Franceschi Senese. 1590.

In-4° [312] feuillets signés a6 B-O4 P6 Q-Z4 Aa-Zz4 Aaa-Zzz Aaaa-Hhhh4 paginés [XII] 9-118 [IV] 119-614 [II] ; la page 193 non chiffrée. Marque gravée sur le titre ; bandeaux gravés et typographiques, fleurons, culs-de-lampe ; caractères italiques. Il existerait un état du cahier a en 8 feuillets.

Recueil des œuvres en vers et en prose de Bernardino Baldi, dédié au duc d’Urbin, Francesco Maria II della Rovere [1]. Au grand poème didactique La Nautica, dédié à Ferrante Gonzaga, prince de Molfetta [2], s’ajoutent des Egloghe, dédiées à Ranuccio Farnese [3], prince puis duc de Parme. Parmi ces pièces pastorales, La Madre di famiglia passe pour une réussite majeure, à l’égal d’une idylle de Théocrite. Les fameux cinquante-deux Sonetti romani, composés durant le séjour de Baldi en cour de Rome, en 1586-1587, constituent certainement le chef d’œuvre du poète. Le recueil est construit selon l’ordre d’une promenade allant de la Porta del Popolo à la Porta San Paolo et chaque sonnet décrit un monument antique. Ce recueil est le pendant italien des Antiquités de Rome de Du Bellay, mais un pendant positif, où l’émerveillement l’emporte sur la considération nostalgique des ruines. Le volume contient en outre des rime varie, des apologi, dédiés à Giovanni Battista Cavallara [4], une traduction de Musée, dédiée à Lavinia della Rovere [5], deux dialogues, Della Felicità del principe et Della dignità, ce dernier dédié à Vespasiano Gonzaga [6], ainsi qu’une Descrizione du palais ducal d’Urbin, dédiée au cardinal d’Aragona [7].

Certaines pièces sont adressées à Narciso Aurispa, Giovanni Maria Barocci, au comte Orazio di Carpegna [8], Giovanni Battista Cavallara, Ranuccio Farnese, Vittoria de’ Galli, Curzio Gonzaga [9], Ferrante II Gonzaga, prince de Molfetta, Vespasiano Gonzaga, duc de Sabbioneta, Grazioso Graziosi, Cornelio Lentinelli, Giovanni Paolo Lupi, marquis de Soragna [10], Muzio Manfredi, Beatrice degli Obizzi [11], Girolamo Pallantieri, Lavinia della Rovere, marquise del Vasto, Barbara Torelli de’ Benedetti.

Baldi n’avait pas recueilli dans le volume des Versi e prose la Corona dell’Anno, publiée l’année précédente (Vicenza, Agostino della Noce, 1589), contenant 106 sonnets. On lui attribue l’invention d’un vers de quatorze syllabes, qu’il utilisa dans le sonnet ‘Oltraggio face lo verno ad ignobile foglia’, et il proposait un vers de dix-huit syllabes comme vers héroïque.

Le recueil contient de nombreuses pièces encomiastiques ou en réponse à des pièces de Baldi, en italien, de Curzio Arditi, Camillo Camilli, du P. Gregorio Comanini, du comte Mario Dondonini, Accademico Filarmonico de Vérone, Ferrante Gonzaga, Giuliano Goselini [12], Muzio Manfredi [13], Girolamo Pallantieri, Accademico innominato de Parme, Francesco Maria Romitelli, Torquato Tasso, du Dichiarato Accademico Filarmonico, du Ricoverato Filarmonico, du Spinto Filarmonico, ainsi que des pièces latines de Bernardino Baldini [14], Antonio Maria Carebelli, Giovanni Falcone, Stefano Guazzo [15].

Le volume est imprimé pour Francesco de’ Franceschi. Originaire de Sienne, celui-ci s’était établi comme libraire à Venise en 1558, publiant plus de 130 titres jusqu’en 1608.

Hauteur 210 mm. Veau fauve, dos à 4 nerfs très orné, filet doré et dentelle à froid sur les plats (reliure anglaise du XIXe siècle).

Provenance : sur le titre, signature et cachet de l’écrivain et publiciste Edouard-Thomas Simon (1740-1818) ; au verso, cachet du Museum Britannicum, double vendu en 1881.

→ Quadrio, I, 57, II, 271 ; Gamba, 1222 ; Brunet, I, 621 ; Vaganay, 1590, n° 2 ; BL, 68 (2 exemplaires) ; Ascarelli-Menato, p. 401 ; Panizzi, 522 ; DTE, I, p. 450-453 ; Edit16 (69 exemplaires).

[1Francesco Maria II della Rovere (1549-1631), duc d’Urbin depuis 1574. Il était fils de Guidobaldo II della Rovere et de Vittoria Farnese.

[2Ferrante II Gonzaga (1563-1630), comte de Guastalla et prince de Molfetta, fils de Cesare Gonzaga, comte de Guastalla, et de Camilla Borromeo. Il épousa Vittoria Doria en 1585.

[3Ranuccio Farnese (1569-1622), fils d’Alessandro Farnese, duc de Parme, et de Marie de Portugal.

[4Ami de Torquato Tasso et d’Ascanio de’ Mori.

[5Lavinia della Rovere (1558-1632), fille de Guidobaldo II della Rovere et Vittoria Farnese ; elle épousa, en 1583, Alfonso Felice d’Avalos, marquis del Vasto et de Pescara.

[6Vespasiano Gonzaga, duc de Sabbioneta (1531-1591), fils de Luigi Gonzaga, dit Rodomonte, et d’Isabella Colonna. Il épousa Margherita Gonzaga, fille de Cesare Gonzaga, comte de Guastalla. Prince fastueux et lettré, il fit aménager sa petite capitale, Sabbionetta comme une cité idéale.

[7Iñigo d’Avalos d’Aquino (1531-1600), dit le cardinal d’Aragona, chancelier du Royaume de Naples, créé cardinal en 1561.

[8Orazio II (1570-1632), comte de Carpegna, chevalier de Santiago, commandant des milices d’Urbin en 1596. Il avait épousé Camilla Passionei.

[9Curzio Gonzaga (1530-1599), auteur du Fidamante, voir ce volume.

[10Giampaolo Meli Lupi (1571-1649), 4e marquis de Soragna, noble de Bologne, fils de Giampaolo Meli Lupi († 1571) et d’Isabella Pallavicino ; il avait épousé Beatrice degli Obizzi, ci-dessous, puis Lucrezia Schizzi.

[11Beatrice, fille de Pio Enea degli Obizzi († 1589), collateral de la République de Venise ; elle avait épousé Giampaolo Meli Lupi, 4e marquis de Soragna, et mourut en septembre 1590.

[12Sur ce poète, voir Goselini, Rime, Milan, G. da Ponte, 1572.

[13Voir Manfredi, Cento donne, Parme, E. Viotti, 1580.

[14Originaire de Novare, né en 1515, Bernardino Baldini fit des études de philosophie à Bologne et enseigna les mathématiques à Milan. Membre de l’Accademia degli Accesi, il est l’auteur de Dialogi duo (Milan, 1558) sur les sciences, de traductions en vers de la Poetica (1576), de l’Economica (1578) et de la Fisica (1574) d’Aristote, et de poésies en italien et en latin.

[15Originaire de Casale, Stefano Guazzo (1530-1593) était au service des Gonzague, en Monferrat et en France. Fondateur de l’Accademia degli Illustrati à Casale, qui remplaçait celle des Argonauti, il est l’auteur de la Civile conversazione (Brescia, 1574), ouvrage majeur de la civilité aristocratique à la Renaissance. A Pavie en 1589, il fut reçu au sein de l’Accademia degli Affidati. Il composa des rime (Bergame, 1592) et dirigea le recueil collectif La Ghirlanda della contessa Angela Maria Beccaria (Gênes, 1595).

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