sonetti et canzoni/ del s. berardino/ rota./ con l’egloghe/ pescatorie./ [fleuron]/ con privilegi./ in napoli./ appresso gio. maria scotto :/ m d l x.
In-8° deux parties : [88] feuillets signés A-L8 chiffrés [III] 77 [VII-I bl.] (25) mal chiffré 26 ; [52] feuillets signés A-F8 G4 chiffrés [III] 47 [II bl.] ; (D) mal signé C et corrigé à la plume ; (D3) mal signé C3. Fleurons typographiques ; caractères italiques.
Réunion des rime de Berardino Rota procurée par Scipione Ammirato [1], dédiée à Vespasiano Gonzaga (1531-1591), duc de Sabbioneta [2]. Une première édition des Sonetti in morte della s. Portia Capece avait été publiée en mars 1560 (Naples, M. Cancer), par Scipione Ammirato. Ce dernier annonçait la publication imminente des autres rime de l’auteur, également consacrées à déplorer la disparition de l’épouse de celui-ci. Le recueil publié par le libraire Scotto répond à ce projet. Il est articulé en trois sections, une section in vita de la dame aimée (99 sonnets et treize pièces diverses), une section in morte (57 sonnets), une section de diverse materie (75 sonnets divers), suivant une ordonnance manifestement inspirée du Canzoniere pétrarquien tel que l’avait édité Vellutello. La section in morte reprend tous les textes précédemment publiés, selon un ordre différent et avec de nombreuses variantes.
Certaines pièces sont adressées à l’empereur Charles-Quint, au roi Philippe [II], Giovanni Jacopo dell’Acaia, Giovanni Francesco Alois, Scipione Ammirato (2), Giovanni Girolamo Aquiviva [sic pour Aquaviva], duc d’Atri [3], Giovanna d’Aragona [4], Maria d’Aragona, marquise del Vasto [5], Alfonso d’Avalos, Ferrante Francesco d’Avalos, marquis del Vasto [6], Pietro Bembo, Antonio Brancaccio [7], Michelangelo Buonarroti, Alfonso Cambi, Lelio Capilupi, Annibal Caro, Pasquale Caracciolo, Diomede Carafa, duc de Mataloni [8], Giovanni Antonio Carafa [9], Ferrante Carafa (2), Giovanni della Casa (2), monsignor Casella, évêque de Cava, Isabella Colonna, princesse de Sulmona [10], Vittoria Colonna (2), Giulia di Dato, Angelo [di] Costanzo (3), Antonio Epicuro (2), Giannin Fiammengo, Alessandro Flaminio, Ferrante Gonzaga, Vespasiano Gonzaga (3), Giulia Gonzaga, Ippolita Gonzaga, duchesse de Mondragone [11], Antonio Guido da Mantova, Pier’Antonio Lanario, Pantusa di Lettere, Girolamo Molino, Giovanni Francesco Musettola, Nino de’ Nini, évêque de Potenza, Lodovico Paterno, Ridolfo Pio, cardinal de Carpi [12] (2), Alfonso Rota, Ferrante Rota, Salvatore Rota, Francesco Salina, Placido di Sangro [13] (2), Ferrante Sanseverino, prince de Salerne (2), Marc’Antonio Sciapica, Girolamo Seripando, archevêque de Salerne, Giovanni Antonio Serone, Giovanni Bernardino Terminio, Giovanni Tommaso Tucca, Benedetto Varchi, Domenico Venier, les Accademici Sereni [14]. Sonnets sur la mort du pape Paul III [15], d’Alfonso d’Avalos, marquis del Vasto [16]. Les quatorze églogues marines sont placées sous le patronage de Virgile, Théocrite et Sannazaro ; l’églogue IX célèbre l’anniversaire de Vittoria Colonna, l’églogue XI est adressée à Ridolfo Pio da Carpi. Dans son épître liminaire, Ammirato précise que ces églogues piscatorie avaient été composées 27 ans plus tôt, donc vers 1533 pour Vittoria Colonna, et que Rota était l’inventeur du genre en langue italienne, sur le modèle des églogues latines de Sannazaro.
La poésie de Rota, qui ne se limite pas seulement à la déploration conjugale, est marquée par le modèle lyrique de Bembo, et conjugue une véritable musicalité à la gravité de l’inspiration et du style. Mais Rota témoigne également de sa connaissance des poètes du Quattrocento ainsi que de l’Orlando furioso, et d’autre part, auteur de carmina, il récupère en vulgaire la tradition latine, qui lui permet de nuancer et d’enrichir le strict paradigme bembien. A Naples même, dès le début des années 1530, Benedetto del Falco, dans son Rimario, avait suggéré ce recours aux poètes de la génération précédente, au moins sur le plan de l’inventio et de formes métriques [17].
Le volume des Rime est imprimé par Giovanni Maria Scotto, actif à Naples entre 1559 et 1566, où il produisit 35 ouvrages.
Hauteur : 148 mm. Cartonnage souple du XVIIIe siècle, tranches mouchetées rouges.
→ Gamba, 1621 ; non recensé par Vaganay ; Fowler, p. 430 ; BL, 589 ; Manzi, III, p. 173, n° 6 (recense 4 exemplaires) ; Ascarelli-Menato, p. 37.