OPERE TOSCANE/ di lvigi alamanni al/ chrstianiss./ RÈ/ FRANCESCO/ primo./ [marque : la]/ Venetijs apud haeredes Lucae Antonij/ Iuntae Anno/ M. D.XLII.
[souscription] Stampato in Vinegia per Pietro Scheffer Germano/ Moguntino, ad istantia delli heredi di m./ Lucantonio giunta il primo di Luglio/ L’anno/ m.d.xlii.
Deux parties en un volume in-8° : [224] feuillets signés *8 a-z8 A-D8 paginés [XVI] (1) 2-58 65 60-86 78 88-242 143 244-275 176 277-397 389 399-431 [I bl.] ; [152] feuillets signés aa8 b-d8 ee-tt8 paginés 295 [IX dont II bl. qui manquent]. Marque de Lucantonio Giunta sur chaque titre (49 mm) ; autre sur l’avant-dernier feuillet (108 mm) ; caractères italiques.
Les Opere toscane furent publiées à Lyon (Sebastien Gryphius, 1532, en fait 1531-1533), avec une importante contribution financière de François Ier [1]. L’ensemble du recueil et chacune des parties qui le composent sont dédiés au roi. La première partie du recueil contient 30 élégies, dont cinq d’inspiration religieuse, quatorze églogues, un premier ensemble de 126 sonnets et de pièces diverses, un ensemble de 48 sonnets et une canzone, douze satires ; la seconde partie, trois livres de Selve (respectivement sept, cinq et cinq pièces), une tragédie, des hymnes (huit pièces, sur le modèle des odes triadiques), des stanze et 66 sonnets. Certaines des pièces ont des destinataires particuliers : Bernardo Altoviti [2], Antonio Brucioli [3], Giuliano Buonacorsi [4], Zanobi Buondelmonti [5], Albizzo del Bene [6], Tommaso Guadagni [7], Francesco Guidetti [8], Annibale Gonzaga, comte de Nuvollara [9], Cosimo Rucellai [10], Alessandra Serristori [11], Tommaso Sertini [12], Giuliano Soderini [13], évêque de Saintes.
Les Opere d’Alamanni furent réimprimées à Florence, puis à Venise, par Peter Scheffer, de Mayence, actif à Venise en 1541 et 1542, et publiées par les héritiers de Lucantonio Giunta, Tommaso et Giovanni Maria, actifs à Venise entre 1538 et 1566.
Hauteur : 152 mm. Parchemin rigide, tranches bleues (reliure du XVIIIe siècle).
Provenance : ex-libris biffé sur le titre.
→ Gamba, 15 ; Brunet, I, 125 ; Hastings Jackson, 5-6 ; Vaganay, 1542, n° 1 ; BL, 12 ; Ascarelli-Menato, p. 329 et 381-382 ; Panizzi, 71 ; Edit16 (52 exemplaires).
[1] « Don de 1500 livres tournois pour subvenir aux frais d’impression de ses œuvres et compositions toscanes », Catalogue des Actes de François Ier, Paris, 1888, t. II, p. 567, n° 6520.
[2] Fils de Giovanni di Bardo († 1524) ; négociant florentin établi à Lyon vers 1525 et époux de Sibilla degli Albizzi.
[3] Sur Antonio Brucioli, voir Petrarca, Sonetti, canzoni e trionfi, Venise, Alessandro Brucioli 1548.
[4] Issu d’une famille florentine établie à Lyon dès le début du XVIe siècle, Giuliano Buonacorsi, notaire et secrétaire du roi, était trésorier de Provence avant 1530 et commis au paiement des cent gentilshommes de l’Hôtel. Sa fille Clemenza épousa le poète Bartolomeo Delbene.
[5] Compagnon de jeunesse d’Alamanni, banquier à Lyon à partir de 1522. Machiavel lui avait dédié ses Discorsi, l’associant à Cosimo Rucellai.
[6] Mort à Paris en 1563, fils de Piero di Albertazzo, banquier à Lyon et « général et surintendant des finances qui sortent du Royaume » sous Henri II, époux de Lucrezia Cavalcanti.
[7] Tommaso Guadagni (1454-1533), banquier et consul de la nation florentine de Lyon.
[8] Francesco Guidetti (1493-1565), Florentin, ami de longue date de Luigi Alamanni, qu’il avait connu aux réunions des Orti Oricellari ; il collabora à la fameuse édition du Decamerone publiée en 1527. L’Arioste le mentionne avec chaleur dans le Furioso (XXXVII, XII, 7). Guidetti se rallia au Medici et fut reçu à l’Accademia fiorentina, dont il fut consul.
[9] Fils de Giampietro Gonzaga, seigneur de Novellara et de Caterina Torelli ; capitaine au service de la France, il fut tué au siège de Busca en 1537.
[10] Né en 1495 et mort prématurément, Cosimo Rucellai était fils de Cosimo di Bernardo ; Machiavel lui avait dédié, avec Zanobi Buondelmonti, ses Discorsi, et il fit également de lui un des interlocuteurs de l’Arte della guerra. Cosimo Rucellai a laissé une œuvre poétique de haute qualité, voir H. Hauvette, « Les poésies de C. R. et de Francesco Guidetti », Bulletin italien, IV, 1904, p. 85-102.
[11] Fille de Battista di Giovanni Seristori ; elle avait épousé Luigi Alamanni en 1516.
[12] Banquier et négociant, établi à Lyon, où il eut la tutelle des enfants de Tommaso Guadagni. Gilbert Ducher, en 1538, lui adressa deux épigrammes, Antonio Brucioli le mit en scène dans ses Dialogi. En 1541, il publia les annotations d’Emilio Ferretti sur Tacite, et Gabriele Simeoni lui dédia des vers dans ses Illustres observations antiques (1558).
[13] Giuliano di Paolo Soderini (1491-1554), évêque de Volterra en 1509, chanoine de la cathédrale de Florence, évêque de Vicence en 1514, puis de Saintes, en 1522, légat en France de 1527 à 1534. Les Médicis s’opposèrent à son élévation au cardinalat.