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ANGERIANO (Girolamo), Ερωτοπαιγνιον. Erotopægnion (c.1526)

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[fleuron]/ HIERONYMI/ Angeriani Neopolitani,/ ερωτοπαιγνιον/ Libellus ad lectorem./ Doctrinam si forte cupis, si forte lepores/ Pierios, domini ne lege scripta mei/ Du[m] nimis igne calet, solum describit inertes/ Curas, & quanta est Caelia, quantus amor./ [marque : devm time pavperes svstine finem respice - prigent calvarin]/ parisiis./ In Clauso brunello, ad insigne geminatu[m] cipparu[m].

In-8° [44] feuillets signés a-e8 f4 chiffrés (I) II-XLIII, XLV. Marque sur le titre (58 mm ; Renouard n° 119) ; une lettrine à fond criblé (30 mm) du matériel de Prigent Calvarin ; caractères romains et grecs.

L’Erotopægnion ou « jeu d’amour », est un recueil de poésie amoureuse, adressé par Girolamo Angeriano à Ioannem Iacobum Castiloneum [Giovanni Giacomo Castiglioni] [1], archevêque de Bari. Il est composé de 178 épigrammes chantant une certaine Caelia, inspirées de Catulle, Pétrarque et Tebaldeo. Une pièce est adressée à Gasparo Angeriano, père de l’auteur.

Une première édition du recueil parut en août 1512 à Florence, une autre, plus complète, à Naples, en février 1520. L’érudit nivernais Ravisius Textor [Jean Tixier de Ravisi] donna une édition, imprimée par Nicolas de La Barre pour Jean Vatel, publiée à Paris, vers 1521. Le recueil d’Angeriano semble avoir connu un certain succès dans les collèges parisiens, et il fut l’objet d’une autre édition, procurée par Louis Fabry, imprimée par Prigent Calvarin, établi au Clos Bruneau, actif entre 1518 et 1560, successeur de Jean de Gourmont, dont il épousa la veuve. L’ερωτοπαιγνιον fut également repris en 1582 dans le recueil des Poetæ tres elegantissimi (Paris, Denys Duval), avec des œuvres de Michel Marullus et Jean Second. Ces éditions parisiennes assurèrent au poète une notoriété sans doute plus grande en France qu’en Italie. Guillaume Guéroult l’imita dans son Premier livre des Emblèmes (Lyon, 1550). Dans son commentaire à Ronsard [2], Nicolas Richelet cite le distique d’Angeriano

  • Pulchra brevi duras, rosa, tempore forma brevique
  • Tempore, sic formæ par, rosa, tempus habes, (f. V)

comme source des derniers vers de la fameuse ode « Mignonne allons voir si la rose ».

Hauteur : 156 mm. Demi-vélin, plats de papier marbré (reliure moderne).

→ Renouard, p. 66 ; BL, 18 ; Moreau, III, n° 910 (recense 5 exemplaires) ; Edit16 (non recensé).

[1Gian Giacomo Castiglioni († 1513), fils du comte palatin Branda Castiglioni, conseiller des ducs de Milan, et de Dorotea Cusani, fut lecteur en droit à Pavie, abbé commendataire de San Abbondio à Côme, avant d’être nommé archevêque de Bari en 1493.

[2P. de Ronsard, Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. V, Paris, STFM, 19682, p. 197 ; le commentaire de Nicolas Richelet avait paru pour la première fois dans l’édition posthume de 1597 (Paris, Veuve Buon).

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