de le rime// DI DIVERSI NOBILI/ poeti toscani,/ Raccolte da M. Dionigi Atanagi,/ libro primo./ con vna tavola del medesimo./ ne la quale, oltre a molte altre cose degne di notitia, taluol-/ta si dichiarano alcune cose pertinenti a la lingua/ Toscana, & a l’arte del poetare./ a l’illvstre sig./ piero bonarello,/ conte d’orciano./ con privilegio./ [marque : pax et artes]/ in venetia./ Appresso Lodouico Auanzo.
Deux volumes in-8° [284] feuillets signés a-b8 A-Z8 Aa-Kk8 Ll4 chiffrés [XVI] 236 [XXXII] ; [292] feuillets signés a8 A-Z8 Aa-Mm8 Nn4 chiffrés [VIII] 248 [XXXVI]. Marque sur les titres (34 mm ; Vaccaro, 265 ; Zappella, 902) ; bandeau ; fleurons ; lettrines ; caractères italiques ; le volume est imprimé avec le matériel typographique de Domenico Nicolini. Rhodes indique pour le premier volume un cahier liminaire signé *12 et non pas a-b8.
[suit]
de le rime// DI DIVERSI NOBILI/ poeti toscani,/ Raccolte da M. Dionigi Atanagi,/ libro secondo./ con vna nvova tavola del medesimo./ ne la quale, oltre a molte altre cose degne di notitia, taluol-/ta si dichiarano alcune cose pertinenti a la lingua/ Toscana, & a l’arte del poetare./ al serenissimo/ re giovanni ii./ eletto d’hvngeria./ con privilegio./ [marque : pax et artes]/ in venetia./ Appresso Lodouico Auanzo.
Première édition des Rime di diversi, procurée par Dionigi Atanagi (c. 1505-1573). Dans une longue dédicace, par laquelle Atanagi cherche la protection de Pietro Bonarelli, dont il retrace la généalogie et les exploits : le comte, issu d’une illustre famille d’Ancône, qui avait donné condottieri et capitaines au service des papes, des ducs d’Urbin ou de Milan, a épousé Ippolita di Montecchio [Montevecchio] ; il a un fils porteur des meilleurs espérances, Guidobaldo [1].
Les Rime di diversi constituent la plus importante anthologie lyrique du siècle, présentant des pièces diverses et 624 sonnets de 63 auteurs, parmi lesquels, le jeune Torquato Tasso, classés par ordre alphabétique des prénoms. Par rapport aux recueils collectifs de la décennie 1550-1560, les Rime dei diversi, ainsi que les Fiori de Ruscelli, de véritables anthologies, témoignent d’une notable évolution dans la cohérence des choix et la conscience critique des éditeurs. Si la présence de certains poètes s’explique surtout par la force de liens personnels (ainsi les poètes du milieu romain des Farnese, ou les proches de Domenico Venier), le recueil illustre aussi l’ambition de proposer une sorte de bilan des expériences poétiques du siècle. La table est exceptionnellement détaillée, et donne, avec le sujet et le destinataire de nombreuses pièces, des précisions sur les auteurs et parfois des commentaires sur les sources des pièces, leur structure, leur forme métrique (en particulier sur des rime d’Annibal Caro et de Venier). Atanagi rappelle enfin le rôle de cette anthologie pour l’apprentissage de la langue poétique ; les commentaires de plusieurs poèmes de Barignano, Benalio, Giovan Maria della Valle, Benedetto Guidi, Tolomei ou Trissino sont introduits par la remarque « avvertiscano i giovani osservatori della lingua ». Enfin une attention toute particulière est portée aux attributions, point faible des recueils précédents.
Le premier tome contient les pièces des auteurs suivants : Antonio Allegretti, gentilhomme florentin, familier du cardinal Gaddi (12 pièces dont 9 sonnets) ; Giovanni Battista Amalteo ; Nicolò Amanio ; Mauro d’Arcano ; Dionigi Atanagi (100) ; Giulio Avogadro (4) ; Petronio Barbato, secrétaire du cardinal Sermoneta (5) ; Giovanni Maria Barbieri, de Modène ; Piero Barignano (28) ; Ulisse Bassiano ; Trifone Benzi, secrétaire pontifical (2) ; Bernardino Boccarino ; Matteo Maria Boiardo (3) ; Ippolito Capilupi, évêque de Fano (2) ; Lelio Capilupi (29) ; Bernardo Cappello (9) ; Annibal Caro (29) ; Giovanni della Casa (6) ; Giacomo Cenci (44) ; Francesco Coppetta, noble de Pérouse, mort en 1554 (28) ; Rinaldo Corso, docteur en droit, secrétaire du cardinal de Correggio (6) ; Pietro Dainerio, au service de la cour de Guidobaldo duc d’Urbin ; Giovanni Tommaso Dardano, accademico Sdegnato ; Lodovico Dolce ; Dolce Gacciola (2) ; Cesare Gallo (2) ; Veronica Gambara (11) ; Sebastiano Gandolfo, secrétaire du duc de Castro puis du cardinal Sant’Angelo (4) ; Emanuele Grimaldi ; Raffaele Gualtieri (6) ; Benedetto Guidi (43) ; Giovanni Guidiccione (4), évêque de Fossombrone ; Latino Giovenale (8), gentilhomme romain ; Antonio Lalata, gentilhomme de Parme, secrétaire du cardinal Santafiore ; Raffaele Macone (5) ; Giuliano Mancini ; Valerio Marcellini (2), Vénitien ; Giacomo Marmitta (7), Romain, secrétaire du cardinal de Montepulciano ; Vincenzo Martelli (3) ; le cardinal Ippolito de’ Medici (15) ; Francesco Maria Molza (41), membre de l’Accademia de la Virtù ; Marco Morosino ; Francesco Nolfi, de Fano, docteur en droit ; Lodovico Novello, peregrino cittadino de Venise, docteur en médecine ; Leone Orsini, évêque de Fréjus ; le cavaliere Scipione Orsini ; Pompeo Pace (14), auditeur du patriarche d’Aquilée ; Sertorio Pepi [2] (4), Napolitain ; Giulio Poggio ; Antonio Francesco Rinieri (3) ; Giovanni Antonio Serone [3] (13), gentilhomme napolitain ; Tommaso Spica (5), gentilhomme romain ; Luigi Tansillo (2) ; Bernardo Tasso (2) ; Torquato Tasso (13) ; le comte Marco Thiene [4] (5) ; Claudio Tolomei (30) ; Giovan Giorgio Trissino (7) ; Girolamo Troiano (35) ; Giovanni Maria della Valle (10), gentilhomme romain ; Benedetto Varchi (5) ; Domenico Venier (5) ; Girolamo Verità, gentilhomme de Vérone.
Le second volume des Rime di diversi procurées par Dionigi Atanagi est dédié à Jean Sigismond Zapoly (1540-1571), roi de Hongrie sous le nom de Jean II. Il contient plus de 800 pièces diverses dont 646 sonnets, de 106 auteurs, parmi 73 auteurs nouveaux, classés par ordre, non plus alphabétique ainsi qu’Atanagi s’en explique dans l’avis au lecteur, mais suivant l’ordre de remise des manuscrits [nous rétablissons l’ordre alphabétique] : Ottavio Abbiosi, Luigi Alamanni ; Giovanni Andrea dell’Anguillara (4) ; Ercole Barbarasa, accademico Candido ; Giulio Barignano, gentilhomme de Pesaro, neveu de Pietro Barignano ; Giulio Benalio, citoyen de Venise, docteur en droit (3) ; Scipione Benzi, d’Assise, docteur en droit ; Giovanni Francesco Bini, secrétaire du cardinal Sadoleto, secrétaire aux Brefs (7) ; Giuseppe Bongiannelli ; Girolamo Britonio ; Michelangelo Buonarrotti (2) ; Giulio Camillo Delminio ; Marcantonio Caramico ; Lelio da Carpi ; Giulia Cavalcanti, noble dame de Gaète [5] ; Giacomo Cenci (50) ; Giovanni Andrea Cerasio, gentilhomme de Trevi en Ombrie, maestro di casa et secrétaire de Camillo Gaetani, cardinal de Sermoneta (15) ; Alessandro Citolini ; Angelo Colocci (2) ; Alessandro Contarini, gentilhomme vénitien « d’honorata qualità » (8) ; Girolamo Diedo, gentilhomme vénitien (5) ; Sebastiano Erizzo, gentilhomme de Venise (8), monsignor Girolamo Fenarolo (13) ; Apollonio Filareto, secrétaire du cardinal Pierluigi Farnese (2) ; Uberto Foglietta ; Nicolò Franco ; Adamo Fumano, chanoine de Vérone ; Federico Gallo, comte de Montalto, gentilhomme d’Urbin, étudiant à Padoue ; Orsatto Giustinian, gentilhomme vénitien (23), Cesare Gonzaga, un des interlocuteurs du Cortegiano ; Giorgio Gradenigo, gentilhomme vénitien (12) ; Pietro Gradenigo, gentilhomme vénitien (31) ; Giovanni Andrea Grifoni ; Alessandro Guarnello, Romain, secrétaire du cardinal Farnese (8) ; Federigo Lante, gentilhomme d’Urbin ; Alessandro Leonardi [Lionardi], docteur en droit ; Francesco Leone, secrétaire du cardinal Farnese (2) ; Mario Leone ; Nicolò Macheropio (4) ; Alessandro Magno, mort à 24 ans, Vénitien, fils de Marcantonio Magno (6) ; Celio Magno, frère du précédent (30) ; Olimpia Malipiero (2) ; Francesco Mancini, de Pérouse ; Bernardo Mannetta (7) ; Alessandro Marzio (5) ; Giorgio Merlo (2) ; Giovanni Milano ; Pietro dalla Mina (6) ; Tommaso Mocenigo (10) ; Marco Molino (5) ; Andrea Navagero, Vénitien, oratore illustre ; Bernardo Navagero, jeune gentilhomme vénitien (2) ; Nino de Nini ; Ruberto Orficio ; Mario Podiano (2) ; Cesare Pavesi, poète et musicien (6) ; Giacomo Pellegrino ; Bernardo Pino (2) ; Giovanni Battista Possevini ; Giulia Premarini ; Antonio Puteo, archevêque de Bari ; Giovanni Francesco Ritigliario, procureur en cour de Rome ; Sansonetto Sansonetti, secrétaire de l’archevêque d’Urbin ; Cipriano Saracinello ; Sperone Speroni (6) ; Gherardo Spini ; Antonio Tebaldeo ; Alfonso Toscani ; Erasmo di Valvasone (10) ; Pier Matteo Vanni ; Luigi Venier (3) ; Marco Venier (10) ; Marco Verdizotti, Vénitien (5), ainsi qu’un incerto autore et un incerto autore antico.
La contribution des auteurs cités dans le tome premier est enrichie de nouvelles pièces : Antonio Allegretti (2) ; Giovanni Battista Amalteo (8) ; Dionigi Atanagi (11) ; Petronio Barbato ; Pietro Barignano (10) ; Trifone Benzi (12) ; Matteo Maria Boiardo ; Lelio Capilupi (25) ; Bernardo Cappello (2) ; Francesco Coppetta (5) ; Rinaldo Corso (3) ; Giovanni Tommaso Dardano ; Giovanni della Casa ; Dolce Gacciola (6) ; Cesare Gallo (2) ; Benedetto Guidi (23) ; Giovanni Guidiccione ; Antonio Lalata (3) ; Raffaele Macone ; Valerio Marcellino ; Giacomo Marmitta (8) ; Vincenzo Martelli ; Francesco Maria Molza (7) ; Lodovico Novello (4) ; Pompeo Pace (3) ; Giulio Poggio (5) ; Tommaso Spica (10) ; Luigi Tansillo ; le comte Marco Thiene (3) ; Claudio Tolomei (59) ; Girolamo Troiano (42) ; Giovanni Maria della Valle (8) ; Domenico Venier (28).
Parmi les destinataires : les papes Clément VII [6], Léon X [7], Marcel II [8], Paul III [9], Pie IV [10], l’empereur Charles-Quint, Marguerite d’Autriche [11], Orazio Farnese [12], Ottaviano Farnese [13], le cardinal Ranuccio Farnese [14], Vittoria Farnese, duchesse d’Urbin [15], Alfonso d’Avalos, marquis de Pescara [16], Pietro Bembo, le cardinal Capisucco [17], le cardinal Cesarini [18], le cardinal Colonna [19], Vittoria Colonna, marquise de Pescara, Francesco Comendone [20], le cardinal Crispo [21], le cardinal Luigi d’Este [22], le cardinal Ferrero [23], le cardinal Federigo Fregoso [24], Giovanni Matteo Giberti, évêque de Vérone, Paolo Giovio, le cardinal Ercole Gonzaga [25], Ferrante Gonzaga [26], Giovanni Grimani, patriarche d’Aquilée, le cardinal Cristoforo Madruzzo, le cardinal [Ippolito de’] Medici, le comte Bartolomeo de Portia, le cardinal Ridolfo Pio da Carpi [27], Claudia Rangoni [28], le cardinal Giulio della Rovere [29], Pietro Strozzi.
Plusieurs pièces sont adressées à des personnages de la cour de France, François Ier (Coppetta, Atanagi), Henri II (Cenci, Tolomei, Lelio Capilupi), Francois II (Cenci), Catherine de Médicis (Rinieri, Tolomei), Marguerite de France, duchesse de Berry puis de Savoie (Tolomei), le dauphin François de Valois (Tolomei), le cardinal de Lorraine (Guidi, Marmitta), Marie de Lorraine, reine d’Ecosse (Barbieri), Isabelle [Elisabeth] de Valois, reine d’Espagne (Gallo), Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois (Tolomei, Anguillara), le cardinal de Tournon (Tolomei), Diane de Valois [30], veuve d’Orazio Farnese (Tolomei). D’autres pièces sont destinées à des artistes : Veronese (Guidi), Michel-Ange (Molza, Colocci, Della Casa, Bini, Nini), Giulio Clovio [31] (Guarnello, Allegretti, Cenci), Federigo Zuccari [32] (Verdizotti), ainsi que de nombreux poèmes repris des tombeaux de Faustina Mancini Attavanti (Caro, Barignano, Guarnello, Allegretti, Lalata, Filareto, Gacciola, Cenci, Pellegrino, Anguillara, Valle, Dardano, Barbarasa, Leone, Podiano, Benzio), Angela Bonamì, Irene de Spilimbergo [33] (Gualtieri, Gradinico) ou pour le Tempio de Giovanna d’Aragona [34] (Troiano, Martio).
Les deux volumes ont été imprimés par Lodovico Avanzo, originaire de Brescia, établi à Venise entre 1556 et 1576.
Hauteur : 149 mm. Parchemin rigide, dos à 4 nerfs, titre calligraphié sur la tranche de tête (reliure de l’époque).
→ Brunet, IV, 1304 ; Vaganay, 1565, nos 2 et 3 ; Rhodes, Silent Printers, p. 20 ; Carpané, p. 768 (recense 17 exemplaires du t. I) ; Ascarelli-Menato, p. 398 ; Panizzi, 448 ; edizioni tassiane, 29 ; DTE, I, 50-51 ; Edit16 (57 exemplaires).
S. Bigi, « Le Rime di diversi a cura di Dionigi Atanagi », in Il Libro di poesia dal copista al tipografo, éd. M. Santagata & A. Quondam, Ferrare, Istituto di studi sul Rinascimento, Modène, Panini, 1989, p. 239-241 ; P. Zaja, « Intorno alle antologie », in ‘I più vaghi e più soavi fiori’. Studi sulle antologie di lirica del Cinquecento, éd. M. Bianca & E. Strada, Alessandria, Dell’Orso, 2001, p. 113-145.