LA | GIGANTEA | INSIEME | CON LA | NANEA | Nuouamente mandata | in luce. | [fleuron] | Con grazia,& Priui-|legio. | IN FIRENZE. [eredi di Lorenzo Torrentino] | 1566.
[Stampata in Firenze, con Licenza, & Pri|uilegio. Ad’istanza d’Alessan|dro Ceccherelli l’an-|no. 1566.].
In-4°, [51] feuillets signés A-F⁴ G², 7, [1], 43 [1]. Le fascicule D est signé C de manière erronée. Caractères italiques et romains. La page de titre comporte un encadré marqué de l’emblème des Medicis ainsi que, dans la partie inférieure, deux chérubins soulevant un rideau dévoilant la ville de Florence.
Première édition procurée en 1566 à Florence par les héritiers de Lorenzo Torrentino, réalisée par le libraire et imprimeur florentin Anselmo Ceccherelli, actif entre 1565 et 1566. Une réédition paraît à Venise, par les soins de Domenico de Franceschi (sans date mais au plus tard en 1575).
Le poète burlesque Girolamo Amelonghi est connu sous divers pseudonymes tels que ‘il Gobbo da Pisa’, ‘Martin Paladel’, ‘Ser Galigastro da Varlecchio’, ou encore ‘il Forabosco’, sous lequel paraît La Gigantea. Ce poème héroïco-comique de 128 huitains est composé en 1547. Il décrit, avec une intention de farce, l’escalade du Mont Olympe menée les Géants. À travers un goût prononcé pour le monstrueux, cette guerre contre les Dieux constitue un prétexte pour l’exaltation de la folie et l’expression de l’invraisemblable à travers un style et une langue particulièrement vivaces.
La dédicace « Al famosissimo Estrusco » Alfonso de’ Pazzi (1509-1555) revendique les liens de l’auteur avec l’Accademia Fiorentina (fondée en 1541 par la volonté de Cosimo de’ Medici). Dans ce contexte, Amelonghi fréquente des auteurs tels qu’Antonfrancesco Grazzini dit ‘Il Lasca’ (1504-1584, auteur de comédies et de nouvelles, fondateur de l’Accademia degli Umidi et, plus tard, de l’Accademia della Crusca), Benedetto Varchi, Pier Francesco Giambullari, mais également des artistes comme Giorgio Vasari ou Benvenuto Cellini. Dans ce contexte, la langue d’Amelonghi se révèle plus proche de la lignée de Bembo soutenue par Varchi que de celle, plus strictement florentine-médicéenne, de Giambullari ou de Gelli. Amelonghi prend notamment part à la fête masquée dite du « Trionfo della Pazzia », organisée par le noble florentin à l’occasion du Carnaval de 1546 (ou de 1545). Un nombre limité de la production poétique annoncée dans le prologue (sonnets, madrigaux, chapitres, épigrammes, ‘canti carnascialeschi’) a toutefois été conservée.
Deux textes sont publiés à la suite de La Gigantea. Entre avril et mai 1547, le florentin Michelangelo Serafini, sur lequel nous possédons peu d’informations, compose La Nanea en réponse aux huitains d’Amelonghi. Ce texte, longtemps attribué de manière erronée à Antonfrancesco Grazzini, est suivi par La Guerra de’ mostri du ‘Lasca’. Ce n’est qu’en 1566, une fois la polémique apaisée, que sont imprimés ces poèmes dans un unique volume.
Vélin rigide.
→ Edit16 (13 exemplaires).