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BANDELLO (Matteo), Canti XI. Le III Parche (1545)

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CANTI XI COMPOSTI DAL/ bandello de le lodi de la s./ lvcretia gonzaga di ga=/zvolo, e’ del vero amo=/re, col tempio di pv=/dicitia, e’ con al=/tre cose per den=/tro poetica=/mente de=/scrit=/te./[deux fleurons typographiques]/ LE. III. PARCHE DA ESSO/ bandello cantate ne’ la/ nativita’ del. s. giano/ primogenito del./ s. cesare frego=/so, e’ de la. s. go=/stanza ran=/gona sva/ consor=/te./

[fleurons]

[souscription] Si stampauano in Guienna nê la Città di/ Agen per Antonio Reboglio del Mese/ di Marzo, delM.D.XLV.

In-8° [204] feuillets signés A4 B-Z8 &88 R8 chiffrés 203 [I blanc]. Caractères italiques.

Les Canti XI de Matteo Bandello ont été composés en 1537-1538 à Castel Goffredo, pour célébrer Lucrezia Gonzaga (1522-1576), fille de Pirro Gonzaga, seigneur de Gazzuolo, et de Camilla Bentivoglio, et cousine de Costanza Rangoni Fregoso. Ce poème composite, en trois livres et en octaves, marqué par la Commedia de Dante, l’Amorosa visione de Boccace, les Trionfi de Pétrarque, mais aussi les Stanze per la Giostra du Politien et des Asolani de Bembo, retrace l’itinéraire d’une âme vers la perfection et l’amour. Le poète, guidé par la nymphe Eridania, sort de la forêt du Mont Viso, une allégorie désignant la guerre du Piémont, et vient retrouver Lucrezia Gonzaga, choisie par Jupiter pour soulager l’humanité de ses maux. Un docte vieillard initie ensuite le poète, saisi de passion, et lui révèle le sens de l’amour véritable. Le poète enfin accède au temple de la Pudeur, où il retrouve, sous le patronage de Lucrezia, les grandes dames qu’il a connues.

Bandello publia son poème lors de son séjour à Agen, avec une dédicace à Costanza Fregoso par Paolo Battista Fregoso [1], en fait probablement rédigée par Bandello lui-même. Le recueil est complété des Tre Parche, poème généthliaque en terza rima, de près de 500 vers, composé fin 1530 ou début 1531, pour la naissance de Giano Fregoso, fils aîné de Costanza Rangoni et de Cesare Fregoso.

Exécutée sous le contrôle de Bandello, l’impression du volume, un des premiers livres italiens imprimés en France, est due à Antoine Reboul, imprimeur et libraire à Agen, qui exerça entre 1526 et 1547 ; on connaît six ouvrages à son adresse. Reboul justifiait les quelques coquilles par la difficulté d’imprimer un livre en italien alors que « ne Compositore, ne altro de la officina [sua] si trova, che una minima parola Italiana intenda ». Bandello fit envoyer en Italie, par l’intermédiaire d’Auriga, chancelier de Costanza Rangoni, trente exemplaires destinés à être distribués par les soins de son cousin Giacomo Francesco Bandello, à Mantoue (Novelle, I, 23, et III, 36). Plusieurs exemplaires portant des envois de l’auteur sont conservés, adressés à Marguerite de France (BnF, Rés. Yd. 652), Margherita Pia Sanseverino (Modène, B. Estense), Ercole Gonzaga, cardinal de Mantoue (Mantoue, B. Comunale), Girolamo Archinto (Milan, B. Ambrosiana), Girolamo Fracastoro.

Hauteur : 184 mm. Veau fauve, dos à quatre nerfs ornés de motifs dorés et à froid, large dentelle dorée sur les plats, écoinçons à froid, coupes guillochées, dentelle intérieure, tranches dorées (reliure du XIXe siècle).

Provenance : signature sur le titre Achille Conte Cerini.

→ Quadrio, VI, 193 ; Brunet, I, 636 ; Vaganay, 1545, n° 6 ; BL, 69 (2 exemplaires) ; Fiorato, p. 447-459, 516-520, Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIe siècle, « Bibliotheca Bibliographica Aureliana », n° XXVII, Baden-Baden, Heitz, 1968, t. II, 1, Agen, éd. L. Desgraves, p. 8, n° 5 (cite 5 exemplaires) ; Bingen, Philausone, n° 74 (21 exemplaires localisés) ; Edit16 (13 exemplaires).

[1Fils d’Antonio Gaspare Fregoso ; gentilhomme du duc d’Orléans en 1543, Paolo Battista Fregoso fut tué à Fossano en 1557 ; il était lieutenant dans la compagnie de Henri de Montmorency-Damville.

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