MAPHAEI/ s.r.e. card./ barberini/ nvnc/ vrbani papae viii./ poemata./ [armoiries]/ romæ, Ex Typographia Reu. Cam. Apost. 1640./ svperiorvm permissv.
[suit] :
poesie toscane/ del card./ MAFFEO/ barberino/ hoggi/ PAPA VRBANO/ ottavo./ [vignette]/ in roma, Nella Stamperia della Reu. C. Apost 1640./ con licenza de svperiori.
2 tomes en un volume in-12 : [174] feuillet signés a12 A-N12 O6 paginés [XXIV] 1-68 59 70-71 62 73-171 72 173-236 213-214 239-260 263- 313 [I bl.] ; [60] feuillets signés a10 A-D12 E6 paginés [XX] 1-32 (33) 34-78 (79-80) 81-102 107-110 [II bl.]. Armoiries gravées en taille-douce sur le premier titre (43 mm) ; f. A : emblème gravé (27 x 38 mm) ; emblème gravé sur le second titre (45 x 64 mm). Lettrines, culs-de-lampes (abeilles des armoiries Barberini) ; caractères romains.
Edition collective de l’œuvre poétique de Maffeo Barberini, procurée par Andrea Brogiotto. Le recueil des Poemata, dédié à Taddeo Barberini [1], contient 153 pièces diverses : pièces spirituelles (cantiques, paraphrases, hymnes, odes, méditations), des pièces héroïques, des églogues, déplorations, épigrammes, dont plusieurs sont traduites du grec. Certaines pièces sont adressées aux membres de la famille Barberini, les frères, Alessandro [2], Antonio [3], Carlo [4], Giovanni Donato [5], Nicolò [6], les neveux, Antonio Carlo [7], Francesco [8], Taddeo ; Clément VIII, le cardinal Pietro Aldobrandini [9], Antonio Gigante, pour Dionisio Ratta, le cardinal Robert Bellarmin [10], Francesco Bracciolini [11], Virginio Cesarini [12], Gabriele Chiabrera [13], Giovanni Ciampoli [14], Flaminio Figliucci, Lorenzo Magalotti, référendaire, Giovanni Battista Strozzi [15] ; sur la mort du cardinal Farnese, de sa mère, Camilla Barbadora [16], de son frère Antonio, du cardinal Paleotti [17], Bernardino Capponi [18]. Suit le recueil des Poesie toscane, dédié à Anna Colonna Barberini [19], composé de 78 sonnets, deux hymnes sacrées, une ode. La dédicace met en évidence le lien qui unit la poésie de Maffeo Barberini à celle de Vittoria Colonna, à l’intérieur d’un même canon pétrarquiste.
Quelques poèmes de Maffeo Barberini avaient été publiés en 1606 dans un recueil collectif, Aurelii Ursii, Maphaei Barbarini [sic], Claudii Contuli […] carmina (Pérouse, apud Academicos Augustos). Une première édition collective des Poemata fut publiée à Paris, en 1620, par les soins de Nicolas Fabri de Peiresc ; elle fut rééditée en 1623, en même temps qu’une édition publiée à Naples, avec des annotations de Cesare Capaccio. Une édition officielle fut imprimée en 1631 sur les presses du Collège Romain et sur celles d’Andrea Brogiotto, imprimeur pontifical. Cette édition est ornée d’un frontispice dessiné par le Bernin et gravé par Claude Mellan, ainsi que d’un portrait du pape-poète. Les Poemata furent édités à nouveau en 1633 à Naples, en 1634 à Anvers, avec un frontispice de Rubens, en 1638, à Rome, par Brogiotto, avec un frontispice d’après un dessin du Bernin gravé par Frédéric Greuter. Enfin, en 1642, couronnant cette série, une édition collective des poésies latines et italiennes, publiée à Paris, par l’Imprimerie royale. A côté de ces éditions de prestige, destinées à la célébration du pontife, l’édition en petit format publiée par Brogiotto, qui en détenait le privilège depuis 1631, confirme un succès plus large d’une poésie, « rappelée à sa beauté antique, et ornée selon les seuls modèles loyaux et pieux » (poesis probis et piis ornata documentis primaevo decori restituenda), selon les termes mêmes du pape-poète. Illustrant un nouveau Parnasse chrétien, les Poemata et les poesie toscane de Maffeo Barberini, mettaient un terme aux débordements païens du marinisme. Tommaso Campanella, qu’Urbain VIII avait protégé et fait sortir des geôles espagnoles, en laissa un commentaire détaillé.
Hauteur : 132 mm. Vélin ivoire à petits recouvrements, dos à 4 nerfs, titre calligraphié (reliure de l’époque).
Provenance : chiffre manuscrit JB (XVIIe siècle) sur les deux contreplats.
→ Michel, VIII, p. 83 (trois exemplaires en France).