IL PRIMO LIBRO/ dell’opere toscane/ di m. lavra battiferra/ Degli Ammannati,/ [fleuron]/ Alla Illustrissima, ed Eccellentissima Signora,/ la Signora Duchessa di Fiorenza,/ e di Siena./ con privilegio./ [fleuron]/ [armoiries]/ in firenze appresso i givnti/ m d l x
In-4° [64] feuillets signés A6 B-P4 Q2 paginés [XII dont I bl.] 9-88 86-88 92-93 91-92 96-122 [II]. Armoiries de Leonora de Toledo gravées sur le titre (76 mm) ; fleuron typographique sur le feuillet A6 v° ; lettrines ; marque gravée sur le dernier f. (59 mm). Caractères italiques.
Edition collective des œuvres de la poétesse Laura Battiferri. Dédiée à Leonora de Toledo [1], duchesse de Florence, épouse de Cosme de Médicis, elle est composée de 128 sonnets, dont 41 sont les prétextes ou les réponses à autant de sonnets par divers auteurs, 13 madrigaux, une octave, une sextine, un hymne et une églogue, ainsi que cinq sonnets de Lucio Oradini [2] à Bartolomeo Ammannati et leurs risposte.
Les pièces sont dédiées à Philippe II d’Espagne, Marie reine d’Espagne [3], Cosme Ier de Médicis, duc de Florence (3), Leonora de Toledo, duchesse de Florence (2), le duc d’Urbin [4], la duchesse d’Urbin [5], le prince d’Urbin [6], Domenico Alamanni (et risposta), Silvio Antoniano [7] (2 et risposta), Girolamo Bargagli [8], Material Intronato (2 et risposte), Fabio Bentivoglienti (et risposta), Lattanzio Benucci [9] (et risposta), Benvenuto scultore [10] (et risposta), Lelio Bonsi [11] (et risposta), Federico Borromeo et Virginia della Rovere [12] (4), Bronzino [13] (4 sonnets et leurs risposte), Pietro Buonaventura (et risposta), Annibal Caro (et risposta), l’abbate Casale (et risposta), Paolo Casale (et risposta), Cavaletto (2 et risposte), Livia Colonna (3), Ortensia Colonna (3), Ersilia Cortesi de’ Monti, Gabriello Fiamma (2 et risposte), Antonio Gallo (3 et risposta), Bernardino Grazzini, Vincenzo Grotti (2), Felice Gualtieri (et risposta), Federico Lanti [Lante] (et risposta), Lasca (2 et risposte), Luca Martino, la marquise de Massa [14] (2), Giulia de’ Medici [15], le cardinal de’ Medici [16], Francesco Monte Varchi, Giovanni Musonio (2), Lucio Oradini (2 et risposta), Paolo Giordano Orsini [17], Vespasiano Piccolomini et Lucrezia Soderini [18] (5), Girolamo Razzi (2 et risposta), Piero [della] Stufa (2 et risposte), Girolamo Tanini (et risposta), Virginia Varana della Rovere [19], Benedetto Varchi (3 et risposte), Chiappino Vitelli, Leonora Cibo de’ Vitelli [20] (4), Michelangelo Vivaldi (et risposta). Sonnets et pièces in morte, pour Lelio Capilupi [21] (2), Lucrezia Casale de’ Guidotti (3), le duc Orazio Farnese [22], Maria de’ Medici, duchesse de Camerino [23] (3), Battina d’Oria de’ Marini [24] (2), madonna Hirene [25], Camilla Tebalda del Corno (2).
Le premier livre des œuvres de Laura Battiferri reflète le climat intellectuel florentin des années 1550 et le rôle joué par Benedetto Varchi. On a du reste longtemps attribué à celui-ci les corrections manuscrites figurant sur la copie destinée à l’imprimeur [26]. Même si ces corrections sont aujourd’hui rendues à la poétesse elle-même, Varchi joua dans l’élaboration du recueil une influence décisive que reconnaît Laura dans une lettre où elle lui demande son aide pour le choix du titre : « arò ancora caro di sapere come le pare che stia meglio l’intitolazione : o Prima parte delle rime de’ versi di Laura ecc., o Prima parte dell’ Opere toscane, o Libro, come meglio vi pare », comme dans la rédaction définitive de l’épître de dédicace à joindre au volume que Giunti venait d’imprimer : « Io n’aveva fatta una bozza ; ma perché non ho mai più fatte di simili, non mi è riuscita […] ; onde vi prego con ’l cuore che, poi che avete fatto tanto, come è stato quello c’avete fatto sin qui, che foste contento ancor far questo resto di formarmi quelle parole, che parrà a voi che stiano bene ».
La disposition du volume est très nette : une première section est adressée au duc de Florence et à la duchesse Leonora, à qui sont également adressées les pièces de conclusion. Suit un groupe de sonnets adressés à des personnalités florentines, masculines puis féminines. La partie centrale est vouée à l’inspiration sacrée ; la troisième partie, consacrée aux pièces épistolaires, met en évidence, selon un usage fréquent au XVIe siècle, les échanges littéraires et le réseau des relations savantes dans lequel prend sens cette poésie. Si la pratique lyrique de Laura Battiferri ressortit à un pétrarquisme attentif, les pièces spirituelles témoignent d’un ton plus personnel.
Hauteur 218 mm. Demi-vélin (reliure moderne).
Provenance : signature Maschi sur le titre ; cachet de la Biblioteca Gamberi [non recensé par Gelli].
→ Quadrio, II, 250 ; Vaganay, 1560, n° 2 ; BL, 76 ; Decia, 311 ; Ascarelli-Menato, p. 273-274 ; Panizzi, 580 ; Edit16 (41 exemplaires).