[encadrement] les/ AZOLAINS/ de monsei-/gnevr bembo,/ de la na-/tvre d’a-/movr./*/ Traduictz de l’Italien, par Iean/ Martin Secretaire du Cardi-/nal de Lenoncourt, par le com-/mandement de feu Monsei-/gneur le duc d’Orleans,/ Tierce edition, apres la corre-/ction du Traducteur./*/ a` lyon./ Chez philibert/ rollet. 1551.
in-16 [184] feuillets signés A-Z8 paginés 366 [II] ; le feuillet 366 mal paginé 566. Titre dans un encadrement gravé, attribué à Pierre Eskreich dit Vase ; bandeaux typographiques ; fleurons ; caractère italique. Les exemplaires à l’adresse de Rouillé portent « Chez Guil. Rouille à l’escu/ de Venise. »
Dès 1508, une dizaine de pages des Asolani avaient été traduites en français, ainsi que l’indique Bembo dans une lettre à Giovanni Battista Ramusio :
Averò caro se potrete mandarmi quelli due quinterni che mi diceste avere degli Asolani tradotti in lingua Francese [1].
La première traduction française complète fut l’œuvre de Jean Martin († avant août 1553). Celui-ci, après des études à Paris en 1527-1528, était entré au service de Massimiliano Sforza, ancien duc de Milan, puis du cardinal de Lenoncourt ; il joua un rôle important dans l’essor des lettres françaises en faisant de la traduction un genre majeur où put se fixer la langue d’art. Outre les Azolains, Martin traduisit en particulier Le Pérégrin de Caviceo (1528), l’Arcadie de Sannazar (1544), le Songe de Poliphile (1546), l’Architecture de Vitruve (1547), la Théologie naturelle de Raymond Sebond (1550), l’Architecture d’Alberti (1551) [2]. On lui attribue également la version de l’Orlando furioso, voir ce volume.
La traduction des Azolains était une commande princière, située dans le même contexte que celle du Decamerone, traduit par Antoine Le Maçon pour Marguerite de Navarre et publiée en 1545. Elle était faite « par le commandement » du duc d’Orléans, Charles de Valois, troisième fils de François Ier, qui mourut la même année, après une vaine tentative d’établissement en Italie. Jean Martin s’était servi de l’édition publiée à Venise en 1540 (voir ci-dessus). Sa version parut en 1545 (Paris, M. de Vascosan et G. Corrozet). Une deuxième édition fut publiée à Paris en 1547, une troisième, à Lyon en 1551, partagée entre Philibert Rollet et Guillaume Rouillé (seconde émission à la date de 1552). Cette traduction connut un certain succès et fut encore réimprimée en 1553 (Paris, Arnoul L’Angelier), 1555 (Lyon, G. Rouillé), 1572 (Paris, Le Mangnier) et 1576 (Paris, Galliot du Pré).
Hauteur : 121 mm. Veau brun, dos à quatre nerfs orné de fleurons, double encadrement de filets à froid sur les plats, fleurons d’angles, fleuron doré au centre (reliure française du XVIe siècle).
Provenance : ex-libris gravé (70 x 89 mm), aux armes de Joachim, baron de Windhag, 1661 [Conseiller aulique ; il utilisait 3 ex-libris différents, entre 1654 et 1661 ; Leiningen, p. 77].
→ Baudrier, IX, 199-200 (émission de 1552 à l’adresse de Guillaume Rouillé).