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BENIVIENI (Girolamo), Opere (1519)

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opere di hierony. benivie-/ni comprese nel/ presente vo-/lvme. [suit la table en 16 lignes].

[souscription] : Impresso in Firenze per li heredi di Philippo di/ giunta nell[’] anno del Signore. m.d.xix./ del mese di Marzo.

In-8° [200] feuillets signés *4 A-Z8&8 ς8 chiffrés [IV] 1 3 3-116 119 118 117 10-124 127 126-140 145 142-183 (184) 185-198 (199) 200. Marque au verso du dernier feuillet (70 mm ; Decia 2) ; caractères italiques.

Première édition des Opere de Girolamo Benivieni. Elle constitue une sorte de bilan de près de quarante années d’activité poétique et offre un témoignage particulièrement intéressant de l’évolution de la poésie en langue vulgaire, entre la fin du Quattrocento et le début du Cinquecento, avant la codification imposée par Bembo, qui, selon des modes particuliers, s’exerça même à Florence.

Le recueil s’ouvre sur l’édition originale du Commento de Jean Pic de la Mirandole (1463-1494) [1] sur la canzone d’amore de Benivieni, elle-même une paraphrase en vers du commentaire de Marsile Ficin au Banquet de Platon. Avant cette édition, le Commento avait connu une large diffusion manuscrite, ainsi que l’atteste Benivieni dans l’avis au lecteur, en précisant que sa canzone avait été composée dans sa jeunesse, alors qu’il fréquentait l’académie platonicienne de Florence, vers 1486. Benivieni met en outre en évidence la difficulté de concilier le discours néoplatonicien sur l’amour avec le dogme chrétien, à travers une opposition entre Pic et Ficin. Le Commento est suivi d’une élégie de Pic à Benivieni. Suivent 35 pièces diverses, dont le Cantico in laude di Dante Alighieri, en terza rima, des déplorations pour les morts de Pheo [Feo] Belchari, Michele Verini, Falchetto de’ Rinuccini, la maladie de Laurent de Médicis ; trois sonnets au même, 5 sonnets à Giovanni Pico, deux sonnets à Geri Trifernate ; des sonnets de Domenico Benivieni, Bartolomeo Fontio et les risposte de l’auteur ; une traduction de l’Amour fugitif de Moschos d’après la version latine du Politien. Une partie est consacrée aux pièces spirituelles, traductions de trois psaumes (lxxiii ; lxv ; xciv), laudi, dix stanze in passione Domini. Le recueil s’achève par des pièces diverses, certaines facétieuses : 55 stanze ; huit frottole, dont trois adressées à Filippo Benvieni, Paolo Federighi et pour l’élection du pape Léon X, in renovatione Ecclesiae.

Les huit bucoliques sont dédiées à Giulio Cesare da Varano, prince de Camerino [2] ; elles avaient été publiées une première fois à Florence en 1499, dans un recueil collectif, les Bucoliche elegantissime, réunissant des textes de Bernardo Pulci, Francesco Arsochi, de Sienne, Jacopo Fiorino Boninsegni. Elles représentent une intéressante tentative de renouveler le genre en langue vulgaire, en combinant la leçon antique de Virgile et d’Ovide avec les innovations de Pétrarque et sa dimension allégorique. Lieu d’une véritable réflexion sur la littérature, les églogues offrent une sorte d’itinéraire spirituel du poète : les pièces II et VII permettent un dialogue avec Pic de la Mirandole, les pièces IV et V déplorent la mort de Laurent de Médicis [3].

L’édition donnée par les Giunti fut réimprimée à Venise en 1522 par Zoppino, puis en 1524 par Gregorio de Gregori.

Hauteur : 154 mm. Maroquin vert canard, dos à cinq nerfs finement orné, double encadrement de filets dorés et à froid sur les plats, écoinçons dorés, filets sur les coupes, grecque ; tranches dorées, gardes de vélin, (reliure du début du XIXe siècle signée Bozérian le jeune).

Provenance : A.-A. Renouard (mention au crayon sur une garde volante) ; ex-libris Commendatore G. Fumach [non recensé par Gelli] ; M. L. Borromeo Arese [non recensé par Gelli, voir p. 74-75] ; M. Favia del Core [non recensé].

Edit16 (58 exemplaires).

[1Figure majeure de la Renaissance italienne, le philosophe Giovanni Pico (1463-1494), protonotaire apostolique, était fils de Giovanni Francesco Pico, comte de Concordia et vicaire impérial de Mirandola, et de Giulia Boiardo. Le Commento sopra una canzone d’amore fut traduit en français par Gabriel Chappuys, et publié à la suite du Discours sur l’honneste amour sur le Banquet de Platon, traduit de Ficin (Paris, L. Breyer & A L’Angelier, 1588).

[2Giulio Cesare da Varano (1434-1502), fils de Giovanni II, seigneur de Camerino, et de Bartolomea Smeducci, capitaine des armées de Sienne et des armées pontificales, assassiné par ordre d’Alessandro Borgia. Il avait épousé Giovanna Malatesta.

[3En 1492.

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