diverse rime,/ di messer givlio/ bidelli./ [marque veritas filia temporis]/ con privilegii/ m d l i./
[souscription] in vinegia/ per/ francesco/ marcolini/ m d l i.
In-8° [32] feuillets signés A-D8 non chiffrés ; le dernier feuillet blanc manque dans l’exemplaire décrit. Marque sur le titre (59 mm) ; f. A2 v° : vignette gravée ovale (69 mm), impresa de Bidelli ; f. D7 v° : encadrement à motifs de rinceaux. Caractères italiques de chancellerie.
Le canzoniere de Giulio Bidelli a été publié la même année et chez le même imprimeur que ses Centoni pris de Pétrarque. Le recueil, qui sera réédité en 1563, al segno della Salamandra, est dédié à Ippolita Gonzaga [1], épouse de Fabrizio Colonna. Il contient 72 sonnets, sept capitoli, deux stanze, un madrigal. Les pièces sont adressées au lecteur, à Ippolita Gonzaga (6), la princesse de Molfetta [2], Onorata Tancredi [3], madama d’Autriche, duchesse de Camerino [4] (7), à laquelle le poète dédia également ses Stanze dugento, le duc Ottavio Farnese [5], la marquise de Soragna [6], Lucrezia Marinoni, le signor Schizzo, sénateur de Milan, le signor Castaldo, monsignor d’Andaloth [7], Margherita Visconti de’ Salici [8], Isabella de Luna, Isabella Brivio, ou en mémoire de don Carlo Farnese [9], du marquis del Vasto [10], Giulia Visconti [11], Lutietta. Sonnets spirituels, au Christ (6) et à la Vierge. Suit un Trionfo, poème d’amour en 50 octaves, adressé à une dame anonyme ; cette pièce avait été publiée séparément (ad istanza di Alberto di Grazia detto il Toscano). Dans un avertissement de l’imprimeur, le sonnet ‘Se per lodarvi, e dir quanto s’honora…’ (f. A3 v°), déjà publié dans les Rime de Tullia Aragona, est rendu à Bidelli.
Le petit volume des Diverse rime apparaît plus comme une collection de pièces disparates que comme un recueil organiquement construit. Les pièces adressées à des dames développent des thèmes mondains, voire frivoles, la célébration d’un petit chien ou d’un cheval ; elles étaient probablement destinées à une lecture en société et pouvaient être prisées pour leur virtuosité stylistique. Une même virtuosité dans l’usage du répertoire pétrarquiste donne toutefois une certaine cohérence à l’ensemble : ainsi le capitolo ‘Se ’l tempo che mi mena al fin degli anni…’ (f. C2) dans lequel chacun des 46 vers qui le composent contient le substantif tempo, ou le capitolo ‘Zeffiro spira e ’l dolce tempo mena…’ (f. C3 v°) qui présente une anaphore de l’incipit. De ce point de vue, la virtuosité de Bidelli peut être rapprochée du maniérisme exacerbé d’auteurs plus tardifs, tel Luigi Groto, même s’il lui manque une véritable outrance et probablement une véritable énergie de la pensée, sa poésie ne sortant pas du cadre de l’exercice mondain.
Francesco Marcolini, de Forlì, était établi à Venise comme libraire, avant d’ouvrir une imprimerie en 1535 nella contrada di San Apostolo. Sa production fut limitée, de 1535 à 1545, puis de 1550 à 1559, après un séjour à Chypre, où il exerça les fonctions de cavaliere del Podestà. Durant la seconde période, il prit en charge les publications de l’Accademia dei Pellegrini, fondée par Doni. Ses impressions étaient en revanche particulièrement soignées, employant la belle italique gravée par Giovanni Britto, et souvent illustrées [12].
Hauteur 166 mm. Cartonnage bradel bleu (reliure du XIXe siècle).
→ Quadrio, II, 241 ; Vaganay, 1551, n° 2 ; Casali, p. 189-190, n° 82 ; Fowler, p. 226 ; BL, 104 ; Ascarelli-Menato, p. 369-370 ; Panizzi, 742 ; Edit16 (15 exemplaires).