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CACCIA (Giovanni Agostino), Le Rime spirituali (1552)

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LE RIME SPIRI-/tvali di m. gio./ agostino cazza./ con privilegio./ [portrait : il cazza]/ in novara appresso francesco/ & Giacomo Sesalli. m. d.lii.

In-8° [116] feuillets signés A-08 P4 chiffrés [IV] 104 [VIII] ; 83 non chiffré. Portrait sur le titre dans un ovale (84 mm ; Zappella, Ritratto, 77) marque sur le dernier feuillet (48 mm) accompagnée de la devise io fermo ’l/ volo ove/ mia stella/ vvole (Zappella, 27-29). Lettrines ; caractères italiques.

Recueil des poésies spirituelles de Caccia, procuré par Bartolomeo Taegio [1] et dédié à Nicolò Secco. Dans son épître liminaire, Taegio met en évidence la profonde mutation qu’avait connue la poésie de l’auteur, qui d’une certaine manière renie son œuvre antérieure, marquée par le soucis mondain de la gloire, pour se vouer à une poésie d’édification fondée sur le dépassement du lyrisme amoureux en un acte de contrition. Plusieurs sonnets, adressés à Pompeo Zazzo, évoquent le renoncement du poète au lyrisme amoureux, et la plupart des autres parcourent les étapes d’exercices spirituels, réfléchissant sur les questions de la grâce, de la prédestination et du libre arbitre, alors débattues au Concile de Trente. Le style lui-même témoigne de cette évolution dans la recherche systématique de la gravitas. Caccia donna un prolongement à ce recueil par des capitoli spirituels, publiés en 1553.

Le recueil est composé de 266 sonnets, dont 5 avaient déjà été publiés dans les rime de 1546, 2 canzoni, 2 sestine, 3 madrigaux et des stanze, ainsi qu’un capitolodel buon ladrone’. De nombreuses pièces des Rime spirituali sont adressées à des personnalités de la cour de France : le roi [2], Catherine de Médicis (2), Marguerite de Valois [3] (2), Anne d’Este, duchesse d’Aumale [4] (2), le gran conestabile [5], le cardinal de Lorraine [6], le cardinal de Guise [7], l’évêque de Mâcon [8] (2) ; les autres pièces ont pour destinataires le pape Jules III [9], l’empereur [Charles-Quint], le duc d’Alva [10], le duc de Sessa [11], le duc de Florence [12], le prince de Salerne [13], le prince de Monaco [14], la princesse de Molfetta [15], Luigi Alamanni (2), le F. Americo, Giacomo Alba, le F. Arcangelo, carmélite, Pietro Aretino, Fabrizio Balbo et son épouse (2), Lelio Belforte, Ludovico Birago, Giovanni Battista Botigella, Filippo Cazza [Caccia], Giovanni Giacomo [Caccia] (5), Margherita [Caccia] (2), Francesco Calvo (2), Giovanni Pietro Capra, don Raimondo di Cardona, Giovanni Battista Castaldo (2), M. Antonio Cerruto, le cavalier Cigogna, Giorgio Cornaro, le prince Doria [16], Giovanni Stefano Ferraro, Lorenzo Figaroa, Partenia Galarana, Giulio Gatto, [Paolo] Giovio, Laura Gonzaga Trivulzio [17], Gasparo Lampugnano, Giovanni Battista Mainoldo, Margherita Malatesta Delfina, le maître de camp Morales, Bernardino Paterno [18], Giovanni Battista Piotto (2), Revesià (2), Cesare Riva, Francesco Scaglia, Dorotea Scarognina, Nicolò Secco, la comtesse Corona Somaglia Borromeo [19], Bernardino Spina, Alessandro Taegio, Bartolomeo Taegio (2), Fr. Teodoro, Porzia Toralto, comtesse Tornielli [20], Alda Torelli Lonati, Giovanni Andrea Tornielli, Giovanni Giacomo Tornielli, le comte Manfredo Tornielli, Prospero Tornielli (2), Zanardo Tornielli, la comtesse Livia Tornielli Borromeo [21] (2), monsignor Vida [22] (2), Francesco Bernardino Vimercato (3), Scipione Vimercato, Gasparo Visconti [23], Lucrezia Visconti, Alessandro Viustino, Alberto Zafiri, Filippo Zafiri (2), Pompeo Zazzo (3), les Accademici de Florence, les PP. de San Barnabà, madonna C., la S[ignora] Cleopatra, messer P., messer Q., messer R.

Deuxième volume imprimé à Novare, où l’imprimerie fut introduite en 1551 ; il est dû aux frères Sesalli, actifs de 1551 à 1559, et dont les héritiers poursuivirent la marque jusqu’en 1630.

Hauteur : 151 mm ; exemplaire grand de marges, nombreux témoins. Veau brun, pastiche moderne d’une reliure du XVIe siècle.

→ Vaganay, 1552, n° 4 ; BL, 163 ; Ascarelli-Menato, p. 238-239 ; Sul Tesin, I.15 ; Edit16 (29 exemplaires).

[1Juriste et lettré milanais († 1573). On lui doit en particulier un Officioso dialogo, dédié au cardinal Borromeo.

[2Henri II.

[3Marguerite de France (1523-1574), duchesse de Berry, fille de François Ier, et non pas Marguerite de Valois, fille de Henri II, née en 1553.

[4Anne d’Este (1531-1607), fille d’Ercole II d’Este, duc de Ferrare, et de Renée de France ; elle avait épousé François de Lorraine, duc d’Aumale, puis duc de Guise ; après la mort de celui-ci, elle épousa Jacques de Savoie, duc de Nemours.

[5Anne de Montmorency, connétable de France (1493-1567).

[6Charles de Lorraine-Guise (1524-1574), archevêque de Reims, cardinal de Lorraine en 1547.

[7Louis de Lorraine-Guise (1527-1578), frère cadet du précédent, premier cardinal de Guise, évêque de Troyes et de Metz.

[8Giambattista Alamanni, fils de Luigi Alamanni.

[9Giovanni Maria Ciocchi del Monte (1550-1555).

[10Fernando Alvarez de Toledo (1508-1582), 3e duc d’Albe.

[11Gonzalo Fernandez de Cordoba, duc de Sessa, gouverneur espagnol de Milan entre 1558 et 1563.

[12Cosme de Médicis.

[13Ferrante Sanseverino (1507-1572), prince de Salerne. Il était passé au service du roi de France.

[14Honorat Ier Grimaldi (1522-1581), seigneur souverain de Monaco, patricien de Gênes. Fils de Luciano Grimaldi et de Jeanne de Pontevès, il avait épousé Isabella Grimaldi.

[15Isabella di Capua, épouse de Ferrante Gonzaga, gouverneur de Milan, à qui elle avait apporté la principauté de Molfetta. Dans une autre pièce, elle est qualifiée de comtesse de Guastalla, titre de son époux.

[16Probablement le fameux Andrea Doria (1466-1560), créé prince de Melfi, en 1531, au titre d’un fief confisqué à Giovanni III Caracciolo del Sole. Après avoir servi le pape Clément VII et François Ier, dont il fut lieutenant en Méditerranée, l’amiral Doria se rallia à Charles-Quint en 1528. Il céda son titre de prince de Melfi en 1535 à Marcantonio del Carretto, son fils adoptif, fils d’un premier lit de son épouse Peretta Cybo Usodimare. Le titre passa ensuite à Gian Andrea Doria.

[17Fille de Sigismondo Gonzaga, seigneur de Vescovado, et d’Antonia Pallavicino di Busseto, elle avait épousé en premières noces Giovanni Trivulzio, duc de Boiano, puis, en 1549, Gian Giacomo Teodoro Trivulzio, seigneur de Melzo.

[18Frère du poète Ludovico Paterno, voir Paterno, Rime, Venise, G. A. Valvassori, 1560 ; il était fils d’Achille Paterno (mort à Milan en 1559), capitaine de l’infanterie espagnole, et d’Angela Aldomorisco.

[19Corona Cavazzi della Somaglia, veuve en 1549 de Camillo Borromeo, chambellan impérial et sénateur de Milan.

[20Porzia, fille de Vincenzo Toralto, marquis de Polignano (assassiné en 1538 sur ordre du prince de Salerne), et de Brianna Carafa ; elle épousa Manfredo Tornielli, qui l’assassina en 1575.

[21Voir Caccia, Rime, Venise, G. Giolito de’ Ferrari, 1546.

[22Marco Girolamo Vida, évêque d’Alba, voir Vida, Christiados, Crémone, L. Britannico, 1535.

[23Gasparo Visconti, patricien de Milan, fils de Barnabò Visconti, seigneur de Brignano et de Margherita Visconti di Fontaneto. Il épousa Violante Melzi, veuve de Giovanni Francesco Vimercato, et après 1518, Silvia Visconti.

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