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CASTELVETRO (Ludovico), Giunta fatta al ragionamento di messer Pietro Bembo (1563)

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GIVNTA FATTA AL RAGIONA-/mento degli articoli et/ de verbi di messer/ pietro bembo./ [emblème : ΚΕΚΡΙΚΑ]/ Con Licentia del Reuerendo Padre Inquisitore di Modona.

[souscription] in modona,/ Per gli Heredi di Cornelio Gadaldino./ m d lxiii.

In-4° [104 ] feuillets signés (a)2 b-d4 A-X4 Y6 chiffrés [XIV] 90 ; (5) mal chiffré 9. Emblème de Castelvetro sur le titre (110 mm) ; marque au verso du dernier feuillet (57 mm) ; lettrines ; caractères italiques.

Première partie publiée de l’ample commentaire que Castelvetro avait composé sur les Prose della volgar lingua de Pietro Bembo. La Giunta contient les gloses aux développements traitant des articles et de la morphologie verbale (Prose, III, ix-xii et xxvii-liv). La Giunta était publiée quatre ans après la Ragione, qui avait connu un certain succès. Les deux œuvres ont en commun un même ton polémique. Mais alors que la Ragione est un pamphlet d’une portée limitée, la Giunta se caractérise par l’acuité des réflexions historiques et linguistiques qu’elle propose, et la rigueur avec laquelle elle analyse et critique le traité de Bembo. Castelvetro fut le premier en Italie à traiter des faits de langue avec une méthode analogue, toute proportion gardée, à celle de la linguistique historique moderne, portant de surcroît une attention toute particulière aux aspects logiques et grammaticaux.

Le volume fut publié sans nom d’auteur, après la condamnation de Castelvetro pour hérésie ; mais l’emblème de ce dernier, reproduit sur le titre, rendait l’identification aisée. Les conditions toutefois n’étaient guère favorable à une large diffusion. Une Giunta consacrée au seul premier livre parut à Bâle en 1572. La Giunta fut réimprimée dans le recueil Degli autori del ben parlare (Venise, 1643, t. III). Les deux parties publiées et les parties encore inédites furent réunies par les soins de O. Vitaliano dans Le Prose di Pietro Bembo […] con le Giunte di Lodovico Castelvetro (Naples, B. M. Raillard & F. Mosca, 1714).

Hauteur : 204 mm. Vélin, trace de lacets ; dos refait, gardes renouvelées (reliure de l’époque).

Provenance : ex-libris manuscrit sur le titre : Di Giulio Cesare Ballino et la date 1573. 20 Sette [G. C. Ballino, avocat à Venise, ami de Paolo Manuzio, chez qui il édita plusieurs textes ; trois de ses sonnets furent publiés en 1573 dans les Rime spirituali de Gabriele Fiamma ; il mourut en 1592 ; DBDI, V, 599] ; autre de Petri Villa [cfr. Medicea Laurenziana, 1619] ; nombreuses annotations marginales, renvoyant à l’édition Giolito des Prose de Bembo (Venise, 1588).

→ Melzi, I, 462 ; Brunet, I, 1627 ; BL, 81 (2 exemplaires) ; Ascarelli-Menato, p. 77 ; Edit16 (69 exemplaires).

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