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CASTELVETRO (Ludovico), Ragione d’alcune cose segnate nella canzone d’Annibal Caro (1559)

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ragione d’alcvne cose segnate/ nella canzone d’annibal/ caro/ venite a l’ombra de gran/ gigli d’oro./ [emblème : kekpika].

In-4° [120] feuillets signé +4 A-Z4 Aa-Ff chiffrés [IV dont I bl.] 116. Emblème de Castelvetro sur le titre (68 mm) ; caractères romains.

Première édition des remarques de Castelvetro sur la canzone de Caro, ‘Venite all’ombra dei gran gigli d’oro…’, longue célébration de la couronne de France en termes hyperboliques. Les arguments de Castelvetro avaient été connus avant leur publication par Caro, qui avait répondu dans son Apologia (voir ce volume). Caro avait indiqué qu’on l’avait sollicité d’envoyer une copie de sa canzone à la cour de France. Ironiquement, Castelvetro suggère que c’était afin de mettre en évidence la supériorité de Ronsard. Plus tard, dans les Correzioni nel dialogo delle lingue del Varchi, il allait même affirmer que Caro aurait plagié le poète français. Il citait ainsi, contre Caro, 84 vers de Ronsard, un long extrait de L’Hynne de Henri II, « Mais quoy ? ou je me trompe, ou pour le seur je croy [1] », composé en septembre 1555, leur ajoutant une traduction italienne juxtalinéaire, pour laquelle il avait peut-être été aidé par Giovanni Maria Barbieri (f. 88v°-90v°). Il est plus vraisemblable de considérer que c’est Ronsard qui avait imité la canzone de Caro, connue grâce à Du Bellay qui l’avait traduite en français dès son arrivée à Rome.

Le volume, publié sans adresse ni date, porte sur le titre l’emblème de Castelvetro, une chouette avec sa devise en grec, kekpika, « j’ai choisi » ou « j’ai jugé ». L’impression est attribuée à l’atelier d’Antonio Gadaldino († 1569), à qui l’on doit celle de la Giunta de 1563 (voir ce volume). Gadaldino avait commencé sa carrière comme libraire, diffusant en particulier des livres hétérodoxes. Entre 1555 et 1560, il était emprisonné, et l’officine était dirigée par son fils, Cornelio. Le traité de Castelvetro fut réimprimé en 1560 (Venise, Andrea Arrivabene), et en 1573 (Parme, Seth Viotti).

Hauteur : 212 mm, avec témoins. Basane blonde, dos à quatre nerfs, orné de fleurons dorés, encadrements de filets à froid et d’une large dentelle dorée sur les plats, avec différents fleurons dans le cadre extérieur (reliure moderne).

→ Brunet, I, 1627 ; Ascarelli-Menato, p. 77 ; Panizzi, 1213 ; Edit16 (42 exemplaires).

[1P. de Ronsard, Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, Paris, stfm, 1924-1974, t. VIII, p. 46 ; voir P. de Nolhac, Ronsard et l’humanisme, Paris, Champion, 1921, p. 226 ; G. Maugain, Ronsard en Italie, Paris, 1926, p. 45-47.

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