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CEI (Francesco), Sonetti in laude di Clizia (c. 1519)

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[Encadrement]

Sonetti. Capituli. Canzone. Sextine./ Stanze & strambotti. Composti per/ lo excellentissimo Franchesco Cei ci/ptadino Fiorentino in laude de Clitia/ Opera gentile & Amorosa./ Nouamente stampata./ Sonetti LXXXXVI/ Capituli VIII/ Canzone VIIII/ Sextine III/ Stanze XX/ Stramboti XVII/ Cum priuilegio.

[souscription] Impresso in Vene[tia] per Ioanni Tacuino da Trino.

In-8° [60] feuillets signés A-P4 non chiffrés ; le cahier I signé H. Titre dans un encadrement gravé de quatre pièces à motif de grotesques. Lettrines ; caractères romains.

Le petit canzoniere composé par Francesco Cei célèbre, sous le nom de Clizia, Cassandra di Bartolomeo Bartolini Salimbeni, épouse de Carlo di Leonardo Ginori depuis 1501. Composé de 96 sonnets numérotés, de huit capitoli, dont le premier en forme d’églogue, dialogue entre Clizia et Alcebano, neuf canzoni, trois sextines, des stanze et un strambotto. Il est suivi d’une littera overo epistola d’amore en terza rima, et d’une épître italienne en prose ‘ad crudelem Amorem’, il met en évidence une poésie raffinée, dans la tradition de la poésie courtoise de la fin du Quattrocento, marquée par le goût pour l’artifice, le paradoxe, la densité rhétorique, que l’on retrouve chez Serafino et chez Tebaldeo. La disposition des pièces elle-même ressortit à ce courant : l’histoire d’amour est fréquemment interrompue par des pièces qui proposent des variations sur les lieux du lyrisme amoureux hérité de Pétrarque (le portrait de la dame aimée, son gant, etc…), ou qui offrent des développements brillants sur des thèmes galants (la célébration du perroquet). D’autres pièces appartiennent à l’inspiration politique, pour laquelle Cei fut condamné à l’exil. Les capitoli, également voués au développement du thème amoureux, témoignent de la capacité de Cei à dialoguer avec la tradition toscane depuis Dante. Les canzoni en revanche sont de nature très hétérogène (deux barzellette, une ballata suivie de deux pièces de 24 vers sur huit rimes et une pièce de 17 vers sur cinq rimes), et seules trois d’entre elles appartiennent véritablement au genre, sans pour autant en reprendre la métrique habituelle.

Edition posthume du recueil, dédiée à Domenico Canisiano, ou Canigiani, (1486-1548), trésorier du cardinal Giovanni de’ Medici en 1515. Une première édition avait paru en 1503 (Florence, Filippo Giunta), réimprimée en 1507 et 1514, en 1510 et 1518 (Venise, Rusconi), en 1516 (Venise, Tacuino, sous le titre Opera nuova), en 1519 (Florence, Fr. Jacopo) et 1520 (Milan, Legnano). L’édition sans date, imprimée pour Giovanni Tacuino da Cerreto, est postérieure à l’édition giuntine de 1514 sur laquelle elle est établie. Giovanni Taccuino fut, avec Comin da Trino et Gabriele Giolito, le troisième imprimeur originaire de Trino établi à Venise, où il exerça entre 1492 et 1542, donnant de nombreux textes littéraires, qu’il imprimait généralement en caractères romains.

Hauteur : 146 mm. Vélin rigide, dos orné, dentelle sur les plats, anciennes tranches ciselées. (reliure du XIXe siècle).

Provenance : étiquette de la librairie Pregliasco, Turin.

→ Brunet, I, 1715 ; Gamba, 1080 ; Vaganay (édition non mentionnée) ; Cannata, 89 et description, 52 (un exemplaire : Venise Marciana) ; Ascarelli-Menato, p. 335-336 ; Edit16 (2 exemplaires).

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