scherzi/ e canzonette/ MORALI/ del sig. gabriello/ chiabrera./ [marque : coelvm tango votis]/ in genova/ Appresso Giuseppe Pauoni./ m d x c i c./ Con licenza de’ Superiori.
In-12 [78] feuillets signés A-F12 G6 paginés (1-2) 3-4 (5-6) 7-151 [V bl.]. Marque sur le titre (50 mm) ; bandeau au satyre, autre au visage ; différents fleurons, dont un fleuron au visage de Diane, lettrines ; caractères italiques.
Première édition collective des Scherzi et des Canzonette morali, procurée par don Lorenzo Fabri, gentilhomme de Savone (1559-1613), érudit et poète, membre de l’Accademia degli Accesi ; elle est dédiée à Jacopo Doria [1]. Le premier livre, dédié à Battina Doria [2], renferme 14 pièces en mètres variés, certaines adressées à Battina Doria, Bernardo Castello [3], Giovanbattista Pinelli [4], Benedetto Mariani, Francesco Bussoni, Lorenzo Fabri, Girolama Corte [5] (2), Flavia [Peretti] Orsini, duchesse de Bracciano [6], la princesse Marie de Médicis [7]. Le livre II contient 12 pièces diverses. Le livre III contient 44 pièces diverses, dont douze sonnets ; l’un est adressé au peintre Bernardo Castello. Le recueil des Canzonette morali, dédié à Pompeo Arnolfini [8], contient 21 pièces, chacune développant un précepte ; une partie des destinataires sont des Florentins, musiciens, liés à la fameuse Camerata de’ Bardi [9]. Les pièces sont adressées à Giovanni Battista dalla Gostena [10], Giovanbattista Forzano [11], Lorenzo Fabri, Bartolomeo Paggi [12], Giovanni Battista Castello [13], Cesare Morando [14], Tommaso Strinati, Piero Strozzi [15], Francesco Cini [16], Orazio Del Monte, le cardinal Cinzio Aldobrandini [17], Jacopo Corsi [18] (2), Alessandro Sertini [19], Giulio Dati [20], Jacopo Popoleschi, Angelo Capponi, Riccardo Riccardi [21], Raffaello Gualterotti [22], Carlo Guidacci.
Le volume est imprimé par Giuseppe Pavoni, actif à Gênes entre 1598 et 1640, et dont c’est un des premiers travaux.
Hauteur : 134 mm. Parchemin souple, titre manuscrit au dos, trace de lacets, tranches rouges (reliure de l’époque).
Provenance : inscription manuscrite sur une garde : Di Rodolfo […].
Relié avec CHIABRERA, Le maniere de’ versi toscani 1599.
→ Ascarelli-Menato, p. 140 ; Edit16 (9 exemplaires).
[1] Peut-être Giacomo Doria († après 1653), fils de Giovanni Luca Doria, patricien de Gênes, et de Paola Spinola ; il avait épousé Cecilia Spinola.
[2] Née avant 1570, 6e fille d’Agostino Doria (1540-1607), conseiller de Gênes dès 1576, élu doge en 1601, et d’Eliana ou Elena di Goffredo Spinola.
[3] Bernardo Castello (1557-1629), de Gênes, peintre, élève de Luca Cambiaso, lié à Chiabrera dès 1591.
[4] De Gênes, membre de l’Accademia della Crusca, auteur d’un livre de Carmina publié à Florence en 1593.
[5] Epouse du peintre génois Cesare Corte, qui sera condamné en 1612 pour hérésie.
[6] Nièce du pape Sixte-Quint, épouse de Virginio Orsini.
[7] Fille du grand-duc Francesco I et de Jeanne d’Autriche, Marie de Médicis (1573-1643) épousa Henri IV en 1600.
[8] De Lucques, secrétaire de Giovanni Andrea Doria, prince de Melfi.
[9] Ou Camerata fiorentina, cercle lettré réuni à Florence par Giovanni Bardi, comte de Vernio ; les discussions portaient essentiellement sur l’union de la poésie et de la musique, dans l’ambition de retrouver le lyrisme antique et de dépasser la polyphonie « gothique ».
[10] Musicien, maître de chapelle de la cathédrale de Gênes.
[11] Originaire de Savone, érudit, à qui Chiabrera dédia un des Dialoghi dell’arte poetica.
[12] Mort en 1604, auteur d’une comédie, Fidelitas.
[13] Peintre génois, frère de Bernardo Castello.
[14] De Gênes, poète auteur de Rime publiées en 1599.
[15] Florentin, musicien, collabore avec Caccini pour les fêtes données à l’occasion du mariage de Francesco de’ Medici (1579) ; il mit en musique le Rapimento di Cefalo.
[16] Florentin, auteur de deux pièces de théâtre, L’Argonautica et La Notte d’Amore, publiées en 1608.
[17] Né en 1551, fils d’Aurelio Passeri et d’Elisabetta Aldobrandini, dont il assuma le nom, neveu d’Ippolito Aldobrandini, pape sous le nom de Clément VIII (1592-1605), il fut créé cardinal en 1593 et mourut en 1610. Cinzio Aldobrandini protégea le Tasse, qui consacra une canzone pour son élévation à la pourpre et lui dédia la Gerusalemme conquistata. Un recueil collectif lui a été consacré : Templum Cynthio Cardinali Aldobrandino erectum (Bologne, 1600).
[18] Mécène florentin (1561-1602), un des animateurs de la Camerata de’ Bardi, dédicataire du Fronimo (1584) de Vincenzo Galilei.
[20] De Florence, auteur de la Contesa di Parione, publiée en 1596.
[21] Noble florentin, bibliophile, à qui Chiabrera dédiera en 1608 les églogues de ses Poesie boschereccie.
[22] Sur ce personnage, voir Allegri, Seconda parte delle rime piacevoli, Vérone, B. Merlo dalle Donne, 1607 et note.