GASPARIS/ contareni card-/dinalis ampliss./ philosophi sua ætate præstan-/tissimi de Elementis & eorum/ mixtionibus libri quinque./ Diligentiss. denuo recognoti emendati./ Scipionis Capitij de principiis/ rerum poëma./ Cum Indice rerum copiosissimo./ [marque]/ parisiis, / Apud Andream Wechelum./ 1564.
In-8° [128] feuillets signés A-R8 chiffrés (1) 2 5 4-128 [VII-I blanc] ; A2 et N3 mal signés a2 et M3. Marque sur le titre (41 mm). Lettrines, caractères romains, italiques pour le De principiis rerum.
Le traité De elementis et eorum mixtionibus, en cinq livres, fut composé entre 1530 et 1535 et dédié par Gasparo Contarini à son beau-frère Matteo Dandolo [1]. Contarini expose les thèses d’Aristote et de Galien et attaque nettement l’astrologie divinatoire, lui reprochant de déduire des mouvements des corps célestes tous les événements et de les soumettre à la nécessité. Il explique au contraire la fortune par la notion aristotélicienne de privation. Une première édition, procurée par Jean de Gaigny, avait paru à Paris, en 1548 (Nicolas Le Riche). Dans l’édition Wechel, l’ouvrage de Contarini est suivi du poème De principiis rerum, de Scipione Capece (1480-1551), dédié au pape Paul III, avec une épître à Pietro Bembo. Ce poème, en deux livres et en vers héroïques, est imité du De rerum natura de Lucrèce, et il s’inscrit dans la tradition napolitaine du poème encyclopédique, illustrée par l’Urania et le Meteorum liber de Pontano. Capece examine les théories épicuriennes de l’atomisme, de la causalité et de l’éternité de la matière, pour les réfuter en cherchant à concilier raisons naturelles et vérité révélée. Son poème constitue un texte fondateur de la philosophie naturaliste à la Renaissance. Pietro Bembo en fait l’éloge dans une lettre fameuse [2]. La première édition avait été publiée en 1546, à Venise, chez Alde. Le poème fut réédité en 1594 par Ottaviano Capece, évêque de Nicotera.
Le volume est imprimé par André Wechel [3], neveu de Chrétien Wechel, l’un des grands imprimeurs humanistes, actif à Paris de 1554 à 1574. Calviniste, fuyant les persécutions, il quitta la France pour s’établir à Francfort, où il mourut en 1581.
Hauteur : 170 mm ; exemplaire réglé. Vélin doré à rabats ; dos lisse orné de quatre faux nerfs et de fleurons dorés, double filet encadrant les plats, grand motif azuré au centre, tranches dorées, traces de lacets (reliure parisienne de l’époque).
Provenance : vente Paris, Drouot, 27 septembre 2002, n° 47.
→ Renouard, p. 435 ; BL, 122.