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DI FALCO (Benedetto), Rimario (1535)

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[encadrement] rimario del/ falco/ Con gratia e priuilegio de l’Illustrissimo Signor/ vecere di questo Regno, che nessuno pre/suma Stampare ne far stampare, ne uendere, ne/ far uendere la presente opera, sotto le pene con-/tenute nel priuilegio sopradetto, e tanto detta ope/ra, quanto altra opera fatta ad esemplo di questa/ ne piu breue, ne piu longa, o’n qualunque modo/ in altra opera apparesse alcuno uestigio di questa,/ secondo se contene nel detto priuilegio, & in un’/altro simile ottenuto dal[l]a sedia Apostolica, con/ la escommunicatione generale di molti paesi./ [figure]

[souscription] : Stampata in Napoli per Matthio Canzer da Brescia, e/ ad instantia de li honorabili huomini Antonio Iouino/ & Francesco Vitolo Librari Napoletani, compagni/ M. D. XXXV. adi. 8. del Mese de Giuglio.

Grand in-8° [294] feuillets signés a-z8 &8 ç88 A-K8 L6 non chiffrés. Encadrement de titre de quatre pièces (181 mm) à fond noir ; vignette à l’emblème de l’auteur (32 mm) ; lettrines ; caractères italiques.

Important rimario donnant l’ensemble des rimes possibles en italien. Il est suivi d’un traité des figures. Dans son avis, adressé aux « candidi et honorati studiosi », Falco rend hommage à ses protecteurs et amis : Giambattista Carafa, prieur de Naples de l’Ordre de Saint-Jean, Antonio da Gagliano, citoyen de Florence, Camillo Gesualdo [1], archevêque de Consa [Conza], Fabrizio Gesualdo, Antonio d’Oria [2], Raimondo Orsini, comte de Piacentro [Pacentro] [3], enfin il mentionne d’autres protectrices, Giulia Gonzaga [4] et Lucrezia Scaglione.

Dans les pièces liminaires, Falco précise les critères qui l’ont guidé dans le choix des auteurs, et il suggère la méthode pour tirer profit de son traité, destiné en premier lieu à qui désire apprendre les rudiments de la langue lyrique. Le canon qu’il définit est particulièrement significatif. Si Falco reconnaît la suprématie de Pétrarque, il n’hésite pas toutefois à élargir son choix à d’autres poètes dont il estime l’imitation possible, Dante, Boccace, Arioste, Pulci, Sannazaro, Bembo, Landino, Machiavel et Castiglione. Il prend en outre la défense de Dante contre Bembo, jusqu’à annoncer la publication d’une apologie, qui ne semble pas toutefois avoir été publiée. Il célèbre également Sannazaro comme un maître et comme un classique, rendant hommage à une gloire napolitaine. Ce souci d’élargir le canon italien, témoignant d’une position très tolérante et compréhensive qui s’opposait au purisme de Bembo, conduisait Falco à remettre en lumière des auteurs tels Serafino et Tebaldeo, remarquables selon lui pour leur elocutio, alors même qu’on pouvait leur reprocher la langue dont ils s’étaient servi. Même si Falco fait l’éloge du Vénitien et s’il soumet son propre ouvrage à sa censure, il propose une langue lyrique très différente, cherchant à promouvoir, selon des termes platoniciens, une conception de la poésie comme haut savoir. De ce point de vue, l’insertion de Landino dans ce catalogue des bons auteurs se justifie comme la reconnaissance de l’exégèse savante donnée à la Commedia de Dante. Parce qu’elles étaient argmentées et cohérentes, les propositions du Rimario ont suscité un large débat en leur temps, auquel Falco a répondu dans une Dichiaratione justificative.

Le volume est imprimé par Matteo Cancer. Originaire de Brescia, celui-ci s’était établi à Naples en 1529, en association avec Giovanni Sultzbach jusqu’en 1532. Il poursuivit son activité d’imprimeur jusqu’à sa mort, en 1577. Il imprima le traité de Falco pour les libraires Antonio Jovino (1530-1535) et Francesco Vitolo (non répertorié).

Hauteur : 218 mm. Vélin souple à larges rabats, trace de lacets, titre calligraphié au dos (reliure d’origine).

→ Brunet, II, 1169 ; Sander, 2635 ; Fowler, p. 287 ; Manzi, II, p. 37, n° 10 (recense 12 exemplaires) ; Ascarelli Menato, p. 32-33 (Cancer), 33 (Jovino), DTE, I, p. 242-245 ; Edit16 (37 exemplaires).

[1Camillo Gesualdo (1486-1535), fils de Luigi Gesualdo et de Giovanna Sanseverino, était évêque de Conza depuis 1517.

[2Antonio Doria (1495-1577), fils de Battista Doria et neveu d’Andrea Doria ; en 1528, il rompit provisoirement avec son oncle, et resta au service de la France, puis en 1531, devint capitaine de la flotte pontificale. Il avait épousé Girolama Fieschi.

[3Raimondo Orsini, 3e comte de Pacentro, syndic de Naples en 1531. Fils de Roberto Orsini et de Beatrice Sanseverino, il épousa Felicina, fille de Paolo Carafa d’Ariano, puis la sœur de celle-ci, Faustina.

[4Veuve de Vespasiano Colonna († 1528), voir Brocardo, Rime, Venise, s.n., 1538.

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