accueil

FREGOSO (Antonio, dit Phileremo…), Dialogo de Fortuna (1521)

1

Dialogo De fortuna Del/ Magnifico Caualliero/ Antonio Philere-/mo fregoso./+/ [figure : veritas. civitas fortvne]

[souscription] Stampato in Venetia per Alessandro & Be/nedetto di Bendoni. Regnando lo in-/clito Duce Leonardo Loreda-/no. Nel Anno del nostro/ Signore. M.D.XXI./ Adi. 5. Aprile.

In-8° [32] feuillets signés A-D8 non chiffrés. Vignette sur le titre (75 x 78 mm) ; marque sur le dernier feuillet (80 x 54 mm) ; titre en caractères gothiques, texte en caractères romains.

Le poème de Fregoso, Dialogo de Fortuna, est un dialogue philosophique et allégorique, en 18 capitoli, marqué par une forte référence à Dante, tant dans son lexique que par son invention. Les personnages, le docte Lancino Curti, Bartolomeo Simonetta, « non men greco erudito che latino », et le poète lui-même se rencontrent par hasard en un lieu isolé mais agréable. Leur discussion porte sur le rôle et l’importance de la Fortune dans la destinée des hommes, et ils cherchent à définir les parts respectives de la Providence, de la Fortune et des influences astrales, afin de mettre en évidence la possibilité du libre-arbitre. Apparaît alors une personnification de la Vérité qui leur explique comment la Fortune est un simple effet de l’esprit humain. Les trois amis ne peuvent admettre cette origine purement humaine, et posent alors une série de questions à la Vérité, qui leur répond en les invitant, alors que le jour décline, à venir voir de leurs propres yeux ce à quoi les hommes tendent, « a che gli human stian sì intenti e fissi ». Après une nuit de repos, ils font l’ascension d’un sommet isolé, « hostello di virtù », d’où ils peuvent observer, sous une forme allégorique, la vie des hommes, soumise à l’assaut des tentations et des séductions, que la Vérité révèle être l’œuvre du démon. La vignette du titre illustre la fable, montrant la Vérité indiquant aux trois amis une cité assise au sommet d’une montagne, la « civitas fortun[a]e ».

Originaire d’Isola Bella sur le lac de Garde, Alessandro Bindoni établit une imprimerie en 1505, à Venise, in Frezzaria presso San Moysè. Il s’associa en 1520 avec son frère Benedetto, qui lui succéda en 1522 et poursuivit l’activité de l’officine jusqu’en 1541. L’édition qu’il publia du Dialogo de Fortuna est la troisième de l’ouvrage, après celles de Pietro Martire Mantegazzi (Milan, 1507), et d’Agostino da Vimercato pour Nicolò da Gorgonzola (Milan, 1519) ; elle est contemporaine de l’édition sans date (Milan, Rocco da Valle ou Bartolomeo da Crema). Le poème sera plusieurs fois réimprimé à Venise, par Nicolò Zoppino.

Hauteur : 145 mm. Veau gold, filet doré sur les plats, triple filet intérieur (reliure moderne).

Provenance : étiquette de la librairie Pregliasco, Turin.

→ Brunet, II, 1388 ; Sander, 2930 ; BL, 280 ; Ascarelli-Menato, p. 349 ; Dilemmi, p. xliv, n° 4 (2 exemplaires) ; DTE, I, 135-136 ; Edit16 (3 exemplaires).

© 2000-2024 Tous droits réservés - Fondation Barbier-Mueller pour l'étude de la poésie italienne de la Renaissance. Design : Aldemos |