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GELLI (Giovambattista), Lezione sopra Petrarca (1549)

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[encadrement de titre]

IL GELLO/ sopra/ DONNA MI/ viene spesso/ nella mente/ di m. f. pe-/trarca./ in fiorenza. mdxlix./ Con Priuilegio.

In-8° [24] feuillets signés A-B8 C8 paginés [1-2] 3-44 [IV bl.] ; (10) imprimé à l’envers ; (29) marquée 39, (33) 35. Encadrement de titre (142 mm) ; au verso : portrait de Gelli (95 mm ; Zappella, Ritratti, 171), repris des éditions précédentes, mais d’un tirage plus contrasté ; lettrines ; caractères romains et italiques.

Commentaire de Gelli sur la ballade de Pétrarque, ‘Donna mi viene spesso nella mente…’, présenté en 1549 devant l’Accademia Fiorentina, et dédié à Lorenzo Pasquali. Gelli propose une vive défense de la poésie de Pétrarque, mettant en évidence la conjonction entre la perfection de la forme et la profondeur de la doctrine, s’opposant à tous ceux qui déniaient alors aux Rime une dimension philosophique et spéculative :

  • A me par che s’ingannino di gran lunga coloro i quali hanno simigliato il poema suo al maggio, dicendo che in quello non si trova altro che fronde e fiori a similitudine del mese di maggio ; conciosiacosa che il mancamento proceda da loro stesse, i quali non hanno saputo trovare i pretiosissimi frutti che sono ascosi sotto tal fronde, et mescolati con i suoi vaghi e bellissimi fiori. (f. 10)

Cette position s’oppose en fait à la polémique ouverte en 1548 par Anton Grazzini dit il Lasca dans son épître liminaire au Primo libro delle opere burlesche (voir ce volume), lorsque celui-ci condamnait la poésie de son temps faite de « petrarcherie », c’est-à-dire, remplie de « fior, frond’ erbe ombre, antri, ond’ aure soavi » (f. A2 v°).

La ballade de Pétrarque fait partie des pièces disperse. Transcrite initialement dans le manuscrit Vat. lat. 3195 sous le numéro 121 (et figurant encore dans la version dite Queriniana du recueil), elle fut biffée par le poète, sans doute parce qu’elle ouvrait une série de pièces amoureuses étrangères au canzoniere pour Laure. En commentant cette pièce non recueillie, Gelli était également motivé par le souci de promouvoir les travaux philologiques florentins contre ceux qu’avaient encouragés Alde Manuce et Bembo à Venise : la ballade en effet avait été publiée pour la première fois en 1470 dans l’édition pétrarquienne de Vindelin de Spire, mais n’avait plus été retenue dans l’appendice de l’édition aldine de 1514, qui contenait pourtant d’autres textes « extravagants ». Cette ballade fut à nouveau insérée par Bernardo Giunta, le rival florentin d’Alde, dans l’édition qu’il donna du canzoniere en 1522. Giunta précisait : « io non so per quale trascurataggine lasciata indietro dagli altri, trovandosi su tutti i buoni testi, e non avendo punto stile differente dal suo ». Gelli allait reprendre son argument en donnant les raisons pour lesquelles personne avant lui n’avait commenté cette pièce, alors qu’elle se trouvait dans « tutti i migliori e più antichi testi che noi habiamo in Firenze » et que personne d’autre que Pétrarque n’aurait pu la composer (f. 11-12). La même année 1549, Gelli fit publier un autre commentaire Sopra que’ due sonetti di Petrarca che lodano il ritratto della sua M. Laura (Florence, s.n.). Moreni ne recense pas ces éditions de 1549 parmi les productions de Torrentino.

Hauteur : 163 mm. Demi-vélin, plats cartonnés (reliure moderne).

→ Gamba, 504 ; Fowler, p. 308 ; Suttina, 189 ; BL, 294 ; Ley (non recensé) ; Edit16 (18 exemplaires).

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