CICALAMEN-/ti del grappa/ intorno al sonetto/ , , [sic] Poi che mia speme é lunga à venir troppo,/ dove si ciarla allvn-/go delle lodi delle don-/ne et del mal francioso./ [marque : fides/ ΟΛΥΜΠΟΣ]/ in mantova/ Nel xxxxv.
[souscription] In Mantoua il di . xx. di Luglio/ Del xxxxv.
In-8° [28] feuillets A-G4 chiffrés 27 [I bl.]. Marque sur le titre (47 mm : Zappella, 875).
Commentaire du sonnet de Pétrarque ‘Poi che mia speme è lunga a venir…’ (RVF 88), publié sous le nom de Grappa, pseudonyme sous lequel on a voulu voir Pietro Aretino, Ortensio Lando, Anton Francesco Grazzini ou encore Francesco Beccuti. Le volume est imprimé par Venturino Ruffinello, de Brescia, d’abord établi à Venise, de 1530 à 1547, puis à Mantoue, où il exerça jusqu’en 1558, produisant une trentaine d’ouvrages. Le volume des Cicalatamenti de Grappa est identique par sa présentation, le papier et les caractères aux autres volumes imprimés par Ruffinello en 1545, la Lezzione de Benedetto Varchi sur le sonnet ‘Cura che di timor…’, de Della Casa, et le Commento del Grappa a una canzone del Firenzuola in lode della salsiccia. Comme l’édition de Varchi avait été procurée par Francesco Sansovino, il n’est pas impossible que celui-ci a été l’éditeur des deux autres ouvrages, voire que le pseudonyme Grappa désigne en fait le même Sansovino.
Quel qu’il soit, l’auteur est très informé des modes poétiques de son temps comme du genre académique du commentaire, qu’il utilise dans un sens parodique, le cicalamento, présenté devant une Accademia dei Baloardi, purement imaginaire. Le texte suit les cinq parties canoniques, le sujet du sonnet, sa disposition, l’exposition de chacune des trois parties. L’auteur prétend que le véritable sujet du poème est le mal vénérien, qu’il présente, dans un développement paradoxal, comme un bienfait, en se servant de l’autorité de Francesco Maria Molza, mort précisément de ce mal l’année précédente. Il procède ensuite à une analyse minutieuse du poème, dont il indique les sources (en particulier la référence à Horace pour l’incipit), et renvoie aux traités contemporains sur la nature de l’amour, alléguant Tullia d’Aragona, d’après le Dialogo d’amore de Sperone Speroni, publié en 1546 seulement, mais qui circulait alors en manuscrit. Un avis aux lecteurs, adressé à Monna Baderla, annonce une canzone in morte della Gatta, parodie de RVF 207, qui ne figure pas dans le recueil.
Hauteur : 150 mm. Maroquin janséniste brun-rouge, dentelle intérieure, tranches dorées (reliure moderne).
→ Gamba, 1439 ; BL, 310 ; D. E. Rhodes, « A Bibliography of Mantoa. III. Venturino Ruffinelli, 1544-1558 », p. 170 (recense 5 exemplaires) ; Bologna, II, 214 ; Ascarelli-Menato, p. 184 ; Edit16 (13 exemplaires).
Luzio-Renier, Contributo alla storia del malfrancese ne’ costumi e nella letteratura italiana del sec XVI, [Turin, 1884], p. 425-427 ; G. Lombardi, « Cum notibusse et comentaribusse : l’esegesi parodistica e giocosa del Cinquecento », in Seminario di letteratura italiana, Viterbe, 2001, éd. A. Corsaro & P. Procaccioli, Manziana, Vecchiarelli, 2002, p. 193-199.
Cicalamenti, éd. M. Pierantoni, Lucques, Canovetti, 1862.