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IL BURCHIELLO (Domenico di Giovanni, dit…), I Sonetti (1552)

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i sonetti del/ bvrchiello,/ et di/ messer antonio/ alamanni, alla/ Burchiellesca./ Nuouamente ammendati, e cor-/retti & con somma diligenza/ ristampati./ [marque]/ in firenze/ m.d.lii.

[souscription] In Firenze appresso i Giunti/ m.d.lii.

In-8° [92] feuillets signés ♣8A-K8L4 chiffrés [VIII] 83 [I bl.] ; ♣2 et ♣4 mal signés A2 et A4 ; (38) chiffré 39. Marque sur le titre (62 mm : Decia, 6bis), autre au f. I7 v° (68 mm) ; fleurons ; caractères italiques.

La première édition des sonnets de Burchiello fut imprimée à Venise vers 1472, par Christoph Arnold. L’édition procurée par Anton Francesco Grazzini dit Lasca parut chez Giunti en 1552, avec une dédicace à Curzio Fregipani. Elle contient 131 et 100 sonnets ; dans la seconde partie, certains sonnets sont adressés à Battista Alberti (3), messer Anselmo (2), messer Rossello [d’Arezzo] (9), Mariotto d’Avanzati. L’édition de 1552 marque une première tentative d’imposer un certain ordre dans la tradition textuelle des sonetti de Burchiello, que la nature même des pièces et les imitations dont elles avaient été l’objet rendaient très incertaine. L’épître liminaire souligne la difficulté que Grazzini avait rencontrée en préparant cette édition :

Torno a dirvi che non senza grandissima fatica e disagio gli ho ridotti insieme, e da molti testi antichi, e in pen[n]a e a stampa riveduti a ammendati, che n’havevano, come si dice, non bisogno, ma nicisità.

Il définit en outre les compositions de Burchiello comme « meravigliosi concetti, […] strani capricci, […] nuove stravaganze », sans comparaison dans aucune autre langue et donne l’étymologie du surnom Burchiello, du toscan far alla burchia, faire au hasard, présentant ces poèmes comme une suite sans raison mais non pas sans rime. Aux sonnets de Burchiello, Lasca a joint les 30 sonnets caudati d’Antonio Alamanni (1464-1528) ; ceux-ci avaient connu une première édition à Sienne (Michelangelo di Bartolomeo pour Giovanni di Alisandro, 1520), sous le titre de Sonneti alla burchiellesca [1].

L’édition procurée par Grazzini fait partie d’un projet plus vaste, visant à imposer dans la tradition littéraire italienne un espace de liberté pour un courant comique et réaliste qui trouve ses origines en Toscane et qui se poursuit jusqu’à l’époque même de l’éditeur. Ce n’est pas un hasard si en 1548, Grazzini avait procuré l’édition du Primo libro dell’opere burlesche de Francesco Berni et de Firenzuola, annonçant un second volume (voir Il Primo libro delle opere burlesche, Florence, Bernardo Giunti, 1548 et Il Secondo libro delle opere burlesche, Florence, héritiers de Bernardo Giunta, 1555). Il procura ensuite les Sonetti de Burchiello, puis, en 1559, Tutti i trionfi, carri […] dal tempo del magnifico Lorenzo il vecchio de’ Medici. Cet intérêt de Grazzini pour la poésie burlesque trouvait une raison particulière dans ses liens avec l’Accademia degli Umidi. Cette académie, établie dans la demeure de Giovanni Mazzuoli, de Strada en Chianti, dit Lo Stradino, qui possédait une bibliothèque, riche en œuvres de Burchiello et des imitateurs de celui-ci. Cet intérêt fut violemment combattu par l’Accademia fiorentina, à laquelle Lasca appartenait également.

Hauteur : 149 mm. Veau brun, dos à cinq nerfs orné, coupes guillochées, gardes marbrées, tranches mouchetées (reliure française du XVIIe siècle).

Provenance : étiquette de la librairie Fiametta Soave, Rome.

→ Quadrio, II, 551 ; Gamba, 257 ; Brunet, I, 1400 ; Vaganay, 1552, n° 3 ; Decia, 285 ; BL, 223 ; Ascarelli-Menato, p. 273-274 ; Edit16 (25 exemplaires).

[1Un seul exemplaire connu : Sienne, Biblioteca degli Intronati (31.IX.R).

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