rime/ del bvrchiello/ comentate [sic] / dal doni/ [fleuron]/ [marque veritas filia temporis]/ In Vinegia/ rer [sic] francesco marcolini/ m d l iii.
In-8° [112] feuillets signés A-O8 paginés 209 [XV] ; (90) mal chiffré 60. Marque sur le titre (60 mm) et le dernier feuillet ; bandeau aux anges (66 x 20 mm) ; portrait de l’auteur (93 mm) au f. A8 v°, répété au f. O7 v° ; caractères italiques. Le portrait de Burchiello avait été gravé pour les Lettere de Doni (Florence, 1547). Il existe deux états du titre, avec l’erreur « RER » et un état corrigé « PER ».
Première édition procurée par Anton Francesco Doni des Rime de Burchiello ; elle est dédiée au peintre Jacopo Robusti, dit Tintoretto, le Tintoret [1]. Le recueil de Burchiello contient 217 sonnets, accompagnés de leur commentaire, « inviluppo capriccioso di supposizioni e di idee slegate » selon Casali, souvent plus incompréhensible que le texte lui-même. Cette glose paradoxale renverse le sens habituel du commentaire, et loin d’éclairer le texte, joue à en multiplier les difficultés par une profusion de jeux sonores et l’amplification de l’absurde du texte d’origine, qui devient la trame d’une libre variation, à l’infini, sur des thèmes parodiques.
Dans sa préface, Doni fait le parallèle entre le grand peintre, Tintoret, qui a su conjuguer la Nature et l’Art, et le poète, lui-même peintre de grotesques, « pittor di grottesche » ; cette expression est de toute importance pour comprendre la réception savante de la poésie de Burchiello ainsi ennoblie par la référence à l’art. On en trouvera l’écho chez Gian Paolo Lomazzo, et ce n’est peut-être pas un hasard non plus si Montaigne, bon connaisseur des lettres italiennes, définira ses propres Essais par une analogie avec l’art du peintre de « crotesques » (I, 28).
Une deuxième édition parut en 1566 (Venise, Rampazzetto), une troisième à Vicence en 1597.
Hauteur : 144 mm. Parchemin rigide (reliure du XVIIIe siècle).
Provenance : signature biffée sur le titre ; cachet armorié peu lisible ; autre cachet au chiffre couronné DM ; sur la première garde ; étiquette (68 x 70 mm) à la marque de Giolito et le chiffre EG [probablement une ancienne étiquette d’un libraire de la famille Giolito ; cfr. Gelli, p. 11].
→ Gamba, 1371 ; Brunet, I, 1400 ; Casali, p. 246-250, n° 98 ; Vaganay, 1553, n° 1 ; Ricottini Marsili-Libelli, p. 102, n° 43 ; BL, 223 ; Ascarelli-Menato, p. 369-370 ; Edit16 (35 exemplaires).