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LICINO (Giovanni), Rime di diversi celebri poeti dell’età nostra (1587)

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[première ligne dans un cartouche] rime/ DI DIVERSI/ celebri poeti/ Dell’età nostra :/ nvovamente raccolte,/ e poste in lvce./ [marque : bona fortvnæ]/ in bergamo, mdlxxxvii./ Per Comino Ventura, e Compagni.

In-8° [192] feuillets signés a-b8 c4 A-X8 Y4 paginés [XX] 1-77 (78) 79-181 (182 bl.) 183-195 296-297 198-239 (240 bl.) 241-247 242-243 250-341 42 [II bl.]. Marque sur le titre (48 mm) ; ornements divers : cartouches xylographiques et typographiques ; fleurons ; lettrines (34 mm) ; autres (31 mm).

Recueil procuré par Giovanni Battista Licino [1], dédié aux frères Carlo et Giorgio Spinola. Il renferme des pièces diverses, principalement des sonnets et des madrigaux, de 15 poètes, plusieurs paraissant pour la première fois : Isabella Andreini (1562-1604), la fameuse comédienne [2] (un madrigal, une canzone avec chœur, une canzone et un sonnet), Antonio Beffa Negrini (26), Gherardo Borgogni (1526-1608) (34), Scipione di Castro (1521-1583) (une canzone), Orsina Cavaletta (26), Ercole Cavaletto (26), Livio Celiano [pseudonyme d’Angelo Grillo] (110), Cristoforo Corbelli (45), Giuliano Goselini (9), le P. Angelo Grillo (105), le cavaliere Guarini (49 madrigaux), Pietro Spino (11 sonnets), Ercole Tasso (7 sonnets spirituels), Torquato Tasso (33 dont 21 sonnets), Francesco Maria Vialardi (3 sonnets et un madrigal), ainsi qu’un sonnet de Bernardo Castelletto, et des sonnets de risposte de Bernardino Baldini, Asnaldo [sic pour Ansaldo] Cebà (2), Luca Contile, Giulio Guastavini, Giulio Pasqua, Benedetto Varchi, Gianmaria Volgicapo.

La partie la plus importante est consacrée aux Rime du P. Angelo Grillo (1557-1629), né à Gênes, religieux bénédictin de Monte-Cassino, et grand ami de Torquato Tasso [3]. Comino Ventura publia en 1589 deux volumes de rime du P. Grillo. Le recueil de 1587 contient des pièces publiées sous le nom du P. Grillo et d’autres sous le pseudonyme de Livio Celiano. Les premières sont au nombre de 26, dont 22 sonnets, sur le Saint-Suaire conservé à Turin, dédiées à Charles-Emmanuel, duc de Savoie, et 79 autres pièces diverses, adressées principalement à des personnalités génoises, les membres de l’Accademia degli Addormentati, de Gênes (3), la famille Spinola [4], Ambrosio et Federico Spinola, Carlo Spinola (4), Giorgio Spinola (4), Ettore Spinola, Isabella Spinola, Maddalena Gentile Spinola (4), Nicolò (3) et Carlino Spinola, Giovanni Battista Spinola Trisolbio, Bernardo Castello peintre (6), Ansaldo Cebà, Bianca Maria Cebà, Girolamo Centurione, il Mutato, Gabriele Chiabrera, Marco Corradi, musicien, Sinibaldo Doria, Paolo Foglietta (2), Giulio Guastavino (2), Giovanni Battista della Gostena, musicien, le marquis Imperiali, Giancarlo Imperiali, Stefano Mare, Giulio Pallavicini, il Timido, prince des Addormentati, Bartolomeo della Torre, fisico, David Vacca, ainsi que le prince de Massa [5] (2), Orazio Ariosti, le comte Alfonso Beccaria, Antonio Beffa Negrini (2), Giovanni Paolo Callepio, Cristoforo Corbelli et Giovanni Battista Licino, Nicolò Cremaschi, Paolo Emilia, Marco Gionardo, Luigi Tansillo, Torquato Tasso (2), Nicolò Tucci, de Lucques, les ambassadeurs du Japon [6] ; autres pièces sur la mort de la comtesse Maddalena Callepia [Calepio] [7] (2), Lodovico Chizzuola (2), Leonora Cybo, duchesse d’Evoli [sic] [8] (6), Lattanzio Faccio, Giovanni Battista Lercaro, Giovanni Battista Pasqua, Lucrezia Raineri (2), Pietro Spino (2), Marta Stella.

Les pièces du P. Grillo, publiées sous le pseudonyme de Livio Celiano consistent essentiellement en madrigaux profanes ; ceux-ci connurent un grand succès et furent fréquemment mis en musique, par Adriano Banchieri, Luca Marenzio, Claudio Monteverdi. Ils sont adressés à Livia d’Arco, Camillo Maggio, Luigi Maggio, Mario Maggio, Tarquinia Molza, Giuliano Paratico, Laura Peperara, musicienne, Anna Querini [9], Ottavia Spinola, Isabella Spinola (3).

Les pièces de Torquato Tasso, ici en édition originale, ont été composées à l’occasion de la naissance du prince de Mantoue [10] (2), celle du prince de Savoie [11], de la maladie du prince de Mantoue ; les autres sont adressée à Eleonora de’ Medici, princesse de Mantoue [12], à la duchesse d’Urbin [13] ; pièces diverses adressées à Tommaso d’Aquino, Curzio Arditio, Antonio Beffa, au comte Camillo Castiglione, Giovanni Ambrosio Figino, Paolo Foglietta, Guarini, le S. Guastavini, Giulia Guerrieri (2), Stefano Grillo, les Accademici Sonnacchiosi, sa patrie de Bergame (3) ; autres pièces sur la mort de la comtesse Maddalena Calepio, Isotta Brembati Grumelli.

Fille du philosophe Camillo Bertolai et épouse d’Ercole Cavaletti, dont le recueil propose 26 poèmes, Orsina Cavaletti, de Ferrare était une amie de Torquato Tasso, qui en fit l’interlocutrice principale de son dialogue La Cavaletta ovvero della poesia toscana [14]. Ses pièces sont dédiées à Cesare Corrado, et une pièce sur la mort de Maddalena Calepio. Les pièces d’Antonio Beffa Negrini sont adressées au s. Bongianni, à Antonio Campi [15], peintre de Crémone, Giovanni Battista Cavallara (3), Luca Contile, Ognibene Ferrari, accademico Assetato detto l’Etico, Giuliano Goselini, Pietro Grisio, Giulia Lod. [16], le cavaliere Claudio Paci (2), de Rimini, Francesco Panigarola, Berardino Rota, Torquato Tasso, Tommaso Thomei, de Ravenne (2), Benedetto Varchi, les Accademici Unanimi ; pièce pour les noces d’Alfonso Gonzaga et Ippolita Maggi [17] ; autres sur la mort du R.P. Francesco Cristofori, de Fossombrone, Alemano Finio, Alberto Lavezzola, Sforza Pallavicino, Girolamo Peretti. Les sonnets de Giuliano Goselini sont adressés au cavaliere Campo, de Crémone, à Nicolò Delfino (2), Giovanni Paolo Lomazzo, Giovanni Angelo Papio, au cardinal Nicolò Sfondrato [18], au duc de Savoie [19] (2). Les pièces diverses de Gherardo Borgogni, dont les rime furent publiées séparément en 1592, sont adressées au cardinal Borromeo, à Isabella Andreini (9), Bernardo Baldini, Cristoforo Corbelli, Figino, peintre (6), Muzio Sforza Colonna (2), au comte Pirro Visconti Borromeo [20] (7) ; autres sur la mort de Giuliano Goselini [21] (3). Les pièces de Cristoforo Corbelli, adressées à Gherardo Borgogni, Isotta Brembati, Ottavio Brembati Angelo Grillo, Pietro Grumelli (2), Virginia Grumelli, Giovanni Antonio Spino, Pietro Spino, Torquato Tasso, N. Valvassona [Valvasone] (2), les Comici Uniti ; autres pour les noces du comte Giulio Secco Soardo et Angelica Brazzuola [Brazzoli] (5) ; autres sur la mort du comte Bonifacio Agliardi, de Giovanni Battista Barile, Isotta Brembati Grumelli (3), du comte Flaminio Secco (6), Pietro Secco Soardo (4), Pietro Spino (6).

Comino Ventura fit paraître en 1592 une Nuova scielta di rime di diversi illustri poeti, en deux volumes petit in-12, augmentée de poèmes de Prospero Catanio, Stefano Guazzo, Orazio Lupi, Erasmo di Valvasone. Il publia également les Lettere de Torquato Tasso en 1592 (voir ce volume), les Poesie d’Ercole Tasso en 1593 (voir ce volume) ; il fut enfin l’éditeur de la mystérieuse collection du Tesoro politico, en 1598, dont Scipione di Castro, ancien conseiller politique de Grégoire XIII, fut le maître d’œuvre ; or la canzoneTra le antiche ruine…’ de Castro figure déjà dans les Rime di diversi, témoignant du succès d’une pièce et de la réputation de son auteur [22].

Hauteur : 193 mm ; exemplaire sur grand papier. Reliure en parchemin souple, dos à trois nerfs orné de filets dorés, pièce de titre brune ; roulette dorée en encadrement sur les plats, milieux dorés aux fers, trace de lacets, tranches lisses (reliure italienne du début du XVIIe siècle).

Provenance : correction manuscrite p. (342).

→ Vaganay, 1587, n° 11 (d’après le catalogue du comte P. Ferri, Biblioteca femminile italiana, Padoue, 1842) ; Bologna, t. II, n° 30 ; Edit16 (27 exemplaires).

A. Solerti, « Di una rara collezione di rimatori della fine del Cinquecento », Rivista delle biblioteche, IV, 1893, p 1-3.

[1Prêtre originaire de Bergame, Giovanni Battista Licino était lié à Torquato Tasso, dont il édita les Rime e prose et les Lettere familiari voir T. Tasso, Delle rime e prose. Parte quarta, Venise, G. Vasalini, 1586 ; Gioie di rime e prose, Venise-Ferrare, G. Vasalini, 1587 et Discorso della virtù feminile, Venise, B. Giunti, 1582.

[2Voir Isabella Andreini, Lettere, Venise, G. B. Combi, 1627.

[3Sur le personnage, voir E. Durante - A. Martellotti, Don Angelo Grillo O.S.B. alias Livio Celiano poeta per musica del secolo decimosesto, Florence, 1989.

[4Une des quatre principales famille de Gênes, descendant de Guido Spinola, consul en 1102.

[5Alberico Cybo (1534-1623), prince de Massa et marquis de Carrare.

[6En 1585, une ambassade japonaise vint en Europe et fut reçue à Rome, en consistoire public, par le pape Grégoire XIII, le 28 mars. Cette ambassade, qui illustrait le succès des missions jésuites au Japon, suscita une abondante littérature, diffusée dans toute l’Europe.

[7Calepio ou Caleppi, famille noble de Bergame.

[8Eleonora Cybo Malaspina (née 1523), fille de Lorenzo Cybo et de Ricciarda Malaspina, marquise de Massa et Carrare. Elle épousa en premières noces Gian Luigi II Fieschi, comte de Lavagna et en secondes noces, en 1549, Gian Ludovico Vitelli dit Chiappino, marquis de Cetona et maître de camp au service du duc de Florence. Elle se retira dans un couvent après 1575.

[9Fille du cavaliere Guarini et cantatrice.

[10Francesco Gonzaga, né en 1586, fils de Vincenzo Ier Gonzaga et d’Elena de’ Medici.

[11Philippe-Emmanuel de Savoie né en 1586, fils du duc Charles-Emmanuel et de Catherine d’Autriche.

[12Eleonora de’ Medici (1567-1611), fille du grand-duc Francesco, et de Jeanne d’Autriche, épouse en 1584, Vincenzo Gonzaga, alors prince de Mantoue.

[13Lucrezia d’Este (1535-1598), épouse de Francesco Maria II della Rovere.

[14Voir T. Tasso, Gioie di rime e prose, Venise-Ferrare, G. Vasalini, 1587.

[15Antonio Campi (1523-1587), peintre, actif à Crémone, où il exécuta en particulier les décors de la chapelle San Giovanni de l’église San Sigismondo, et à Milan, où il réalisa son chef d’œuvre, le Martyre de sainte Catherine, dans l’église de San Angelo ; lettré, il publia une histoire de Crémone, Cremona fedelissima (1585). Il était le frère de Giulio (1508-1573) et Vincenzo (1530-1591), également peintres de renom.

[16Probablement Lodi, nom d’une ancienne famille de Crémone.

[17Alfonso Gonzaga, seigneur de Castelgoffredo, épousa en 1567 Ippolita Maggi, fille de Cesare Maggi, patricien de Milan ; lui-même était le fils de Luigi Alessandro Gonzaga, seigneur de Castiglione, et de Caterina Anguissola. Il fut assassiné en 1592.

[18Evêque de Crémone ; il fut élu pape en 1590 sous le nom de Grégoire XIV, pour un bref pontificat.

[19Emmanuel-Philibert.

[20Pirro Visconti Borromeo († 1605), fils de Fabio Visconti Borromeo et de Costanza Trivulzio, des seigneurs de Melzo ; patricien et décurion de Milan, comte de Brebbia en 1561, chevalier de Santiago en 1590, il avait épousé Ippolita Porro, puis en secondes noces Luisa di Marini Castagna.

[21Mort en 1567.

[22Cette canzone sur la mort de Beatrice d’Avalos († 1558) figurait déjà dans la Nuova scielta di rime di diversi begli ingegni (Gênes, 1573), procurée par Cristoforo Zabata, voir ce volume ; quatre sonnets de Di Castro avaient été recueillis dès 1550 dans le Terzo libro procuré par Andrea Arrivabene, et trois autres dans les Rime di diversi in lode de’ Cavalieri di Malta (Rome, 1557).

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