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Libro quarto delle rime di diversi eccellentissimi autori (1551)

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libro qvarto/ DELLE RIME/ di diversi eccel/lentiss. avtori/ nella lingva/ volgare./ novamente raccolte./ [marque : Vinconsi con vertù/ Gli humani Effetti]/ In Bologna presso Anselmo Giac-/carello m. d. li

In-8° [176] feuillets signés A-X8 Z8 paginés 328 [XXIV] ; (217) mal paginé 17 ; il n’y a pas de cahier Y dans la signature. Marque sur le titre (62 mm), répétée au verso du dernier feuillet ; fleurons typographiques ; lettrines ; caractères italiques.

L’initiative éditoriale de Gabriele Giolito en 1545 suscita l’émulation parmi les libraires vénitiens, qui cherchèrent à prendre part au succès que rencontraient les premiers recueils collectifs. Les deux premiers volumes des Rime diverse et Rime di diversi suscitèrent des initiatives concurrentes et reçurent des suites, sous forme d’un Terzo libro, publié par Andrea Arrivabene (Venise, Bartolomeo Cesano, 1550), et d’un Libro quarto delle rime, en 1551, mettant l’accent sur les poètes bolonais. Ce recueil, procuré par Ercole Bottrigari [1] (1531-1612), et dédié à Giulio Grimani, fils de Marco Grimani, procurateur de San Marco [2], contient 383 pièces dont 308 sonnets, de 89 auteurs : les Accademici Fiorentini, Lorenzo Acquaria (6), Luigi Alamanni, Anton Maria degli Alberighi (3), Dante Alighieri, Nicolò Amanio (3), Giulia [Tullia] Aragona, Lodovico Ariosto (7), le cavaliere Armodio (6), Gianfrancesco Arrivabene, Abraam Attieri, Bernardino Baldini, Daniele Barbaro [3], Pietro Barignano (6), Giuseppe Baroncino (22), Gianfrancesco Bellentani [4], Pietro Bembo (5), Trifone Benzi, Giambattista Berrardo (10), Lucia Bertano (2), Gianfrancesco Bossello, Giovanni Brevio [5] (4), Antonio Brocardo, Gianandrea Caligari (15), Giulio Camillo, Bernardo Cappello (5), Annibal Caro, Giovanni della Casa (10), Luigi Cassola [6], sor Geronima Castellana (8), Giampaolo Castellina (12), Simone Castelvetro, Marco Cavallo, Vittoria Colonna, Francesco Coppetta, Lodovico Corfino (3), Rinaldo Corso (4), Paolo Costantino (10), Bernardino Daniello, Nicolò Delfino, Orazio Diola (5), Gianfrancesco Fabri (19), Giulio Fallopia, Lazzaro Fenucci (12), Nicolò Franco, Veronica Gambara (4), le cavaliere [Sebastiano] Gandolfo (6), Girolamo Giustiniani, Galeazzo Gonzaga, Emanuele Grimaldi (14), Odoardo Gualando (2), Giuseppe Gualdo (4), Latino Giovenale, Tommaso Machiavelli (8), Maganza (7), Cornelio Magnani (5), Malatesta da Rimini (2), Giacomo Marmitta, Nicolò Martelli, Lorenzo de’ Medici (3), Alessandro Mellano (3), Girolamo Mentuato [Mentovato] (6), Domenico Michele (4), Marco Michele (2), Francesco Milanese, Francesco Maria Molza (10), le comte de Monte, Andrea Navagero (2), la reine [Marguerite] de Navarre (2), Attilio Noal (3), l’Offuscato Affumato, Francesco Petrarca (2), le cavaliere Renghieri [Ringhieri] (6), Virginia Salvi (2), Giambattista Sancio (2), Giacomo Sellaio [Jacopo Salvi] (19), Sperone Speroni, Francesco Strozza [Strozzi] (2), Ercole Strozzi [7], Claudio Tolomei, Antenor Torrella, Giangiorgio Drissino [sic pour Trissino] (6), Faustina Valle, Domenico Venier [8] (2), Gian Vitale, Benedetto Varchi (3), Urbano Vigerio, Cornelio Zenzani (5), ainsi que des pièces anonymes (10, dont une pièce en 50 octaves). La table indique deux sonnets de Goro della Pieve, mis dans le texte sous le nom de Brocardo.

Les auteurs les plus représentés sont Giuseppe Baroncini [9], Gianfrancesco Fabri et Giacomo Sellaio, pseudonyme de Jacopo Salvi, originaire de Bologne, membre des Elevati de Ferrare, dont trois canzoni avaient déjà été publiées dans les Rime de 1545 ; le surnom de sellaio correspondait certainement au métier qu’exerçait Salvi. Le sonnet ‘Qui riposan quei casti, e felici ossa…’ ici attribué à Pétrarque (f. L3), avait été publié pour la première fois dans le Petrarca procuré par Maurice Scève (Lyon, J. de Tournes, 1545) ; il aurait été trouvé dans le prétendu tombeau de Laure, mis à jour dans l’église des Cordeliers d’Avignon, en 1538. On remarque également deux sonnets de la reine de Navarre, ‘Gia disiai di fare al mondo conti…’, sonnet à la louange de Vittoria Colonna, et ‘Voi donna che domate i fieri mostri…’. Le premier de ces sonnets fut reproduit dans les Rime diverse d’alcune nobilissime e virtuosissime donne, éditées par Lodovico Domenichi (Lucques, Vincenzo Busdrago, 1559) ; leur authenticité toutefois est contestée [10].

Hauteur : 148 mm. Parchemin rigide, dos à cinq nerfs, orné de fleurons, armoiries dorées sur les plats (reliure du XIXe siècle).

Provenance : armoiries du comte Girolamo d’Adda ; Francesco Melzi d’Eril (voir Rime diverse di molti eccellentissimi autori. Libro primo, Venise, G. Giolito de’ Ferrari, 1549).

→ Brunet, IV, 1303 ; Vaganay, 1551, nos 7-8 ; Ascarelli-Menato, p. 57-58 ; DTE, I, p. 187-188 ; Tomasi, p. 88-89 ; Edit16 (28 exemplaires).

[1Fils naturel du comte palatin Giovanni Battista Bottrigari, de Bologne, Ercole Bottrigari était une sorte de jeune prodige, poète, musicien, humaniste, qui joua un rôle de premier plan dans la vie savante bolonaise de l’époque. Entre 1546 et 1548, grâce à l’aide de son père, il fonda une imprimerie privée qui publia divers ouvrages dont la Tragedia de Giuseppe Baroncini, de Lucques.

[2Il existe, de ce personnage, un portrait par Tintoret. Un Marco Grimani était, en 1543, patriarche d’Aquilée.

[3Clerc vénitien, petit neveu d’Ermolao Barbaro, Daniele Barbaro (1514-1570) fut ambassadeur en Angleterre et patriarche d’Aquilée. Il est surtout connu pour ses travaux sur l’architecture et sa traduction de Vitruve, I Dieci libri dell’ architettura (Venise, Francesco Marcolini, 1556). On conserve son portrait par Véronèse (British Museum).

[4Ou Bellintani ; sur cet auteur, voir G. F. Bellentani, La favola di Pyti, Bologne, A. Giaccarello, 1550.

[5Originaire de Venise, chanoine de Ceneda en 1524, archiprêtre d’Arquà, il fit poser une plaque en l’honneur de Dante, Pétrarque et Boccace sur le mur extérieur de l’église du lieu. Il s’établit à Rome en 1542, où il publia un recueil de Rime (Antonio Blado, 1545), et où il mourut vers 1549.

[6Originaire de Plaisance, né en 1474. Il composa des madrigaux, dont une édition procurée par Giuseppe Betussi fut publiés en 1544 (Venise, Giolito, 1544). Plusieurs pièces de Cassola figuraient dans la première édition des Rime diverse, en 1545, avant d’être suprimées de l’édition suivante, en 1546. C’est un des seuls poètes italiens modernes que mentionne Du Bellay, dans la préface de l’Olive, remarquant la « diligence qu’on peult facilement recognoistre aux œuvres de Cassola Italien », Œuvres poétiques, éd. H. Chamard, t. I, Paris, stfm, 19812, p. 20.

[7Juge des XII à Ferrare, fils de Tito Vespasiano Strozzi, Ercole Strozzi (c. 1475-1508), ami de l’Arioste et de Bembo est surtout connu pour ses élégies latines, publiées dans les Strozii poetæ pater et filius (Venise, Alde, 1514).

[8Issu d’une famille patricienne, Domenico Venier (1517-1582) est le principal représentant du néo-pétrarquisme vénitien, qu’il sut affranchir du purisme hérité de Bembo.

[9Poète lucquois, auteur de deux pièces dramatiques imprimées sur les presses privées d’Ercole Bottrigari, à Bologne, en 1548.

[10Voir E. Picot, Les Français italianisants, t. I, p. 47-50.

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