EGLOGHE/ del mvtio/ ivstinopolitano/ divise in cinqve libri./ le amorose libro primo./ le marchesane libro secondo./ le illvstri libro terzo./ le lvgvbri libro qvarto./ le varie libro qvinto./ [fleuron]/ Con Priuiligio del Sommo Pontefice Giulio iii. & dello/ Illustriss. Senato Veneto, & d’altri Prencipi./ [marque : della mia morte eterna vita i vivo - semper eadem]/ In vinegia appresso gabriel/ giolito de ferrari/ e fratelli, m d l.
In-8° [128] feuillets signés A-Q8 chiffrés (1) 2-6 8 8-40 4 4 43-128. Marque sur le titre (53 mm ; Vaccaro, 363-364 ; Zappella, 534-545) ; fleurons ; lettrines ; caractères italiques.
Recueil des églogues de Girolamo Muzio, dédié à Antonio Doria [1]. Il comprend 35 pièces de célébration, en versi sciolti, dont Muzio était le théoricien, réunies en cinq livres de sept pièces chacun. Le recueil a une dimension autobiographique ; la section des églogues amorose est dédiée à la poétesse Tullia d’Aragona, aimée par le poète entre 1534 et 1540, et célébrée sous le nom de Tirrenia [2] ; l’églogue vi est adressée à Vincenzo Fedeli. Les marchesane évoquent l’amour du marquis del Vasto, Alfonso d’Avalos, pour son épouse, Maria d’Aragona. La section des illustri est dédiée au marquis de Mantoue Federico II [3], et à la marquise [4] ; les sept églogues sont respectivement dédiées à Luigi Gonzaga [5], dit Rodomonte, la duchesse de Savoie [6], Ercole II d’Este, duc de Ferrare, Ippolito d’Este cardinal de Ferrare, Anna d’Este [7], à l’occasion de ses noces, la duchesse de Lorraine [8] « già duchessa di Milano ». Les lugubri déplorent la mort des patrons et protecteurs : Luigi Gonzaga, églogue adressée à Galeotto Pico della Mirandola [9], Margherita Tizia, comtesse de Desana [10], don Antonio d’Aragona [11], Giulio Camillo [12], le marquis del Vasto [13], de la signora Penelope, madonna Chiara, disparue en 1546, compagne du poète. Les varie traitent de sujets divers et sont adressées au roi de France [14], à Margherita Tizia et Bartolomea di Camino, Romolo Amaseo, au cardinal Ippolito de’ Medici.
L’églogue au roi de France célèbre une statue de Vénus à la pomme, apportée d’Italie où elle avait été découverte à Amboise, par un chanoine d’Aquilée, et offerte, en octobre 1530, par le capitaine Renzo da Ceri, bien introduit à la cour ; la statue suscita une admiration générale, ainsi qu’en témoignent les poèmes latins composés sur le sujet par Germain Brice, Guillaume du Bellay, Théodore de Bèze, Benedetto Tagliacarne, dit Theocrenus, Gilbert Ducher, les vers français de Marot et du roi lui-même, ainsi que l’églogue italienne de Muzio. Celle-ci offrait en outre une contribution singulière à l’élaboration du mythe de François Ier, roi chasseur [15].
Luigi Alamanni, dans ses Opere toscane (voir ce volume), avait donné le modèle de l’églogue italienne. Muzio avait rencontré le poète florentin lors de son séjour en France en 1528. Dans ses propres églogues, il fait l’expérience d’un genre, dont il renouvelle la métrique en adoptant le vers hendécasyllabique sciolto, pour tirer de subtiles effets sonores.
Hauteur : 153 mm. Vélin rigide, titre au dos dans un cartouche doré, tranches bleues (reliure du XVIIIe siècle).
Provenance : marques d’appartenance sur le titre DFL et au dernier feuillet Di Lucio Cotta, Vincenzo Benedetti della alma città di Spreti ; ex-libris gravé de Franz Pollack Parnau ; étiquette de la librairie Fiammetta Soave, Rome.
→ Gamba, 1523 ; Brunet, III, 1967 ; Bongi, I, p. 310-311 ; Hastings Jackson, 458 ; BL, 458 ; Ascarelli-Menato, p. 373-375 ; Panizzi, 3928 ; Sul Tesin, I.18 ; Edit16 (58 exemplaires).