[Encadrement typographique] operetta/ volgare di messer Iacobo/ Philippo Pelle Negra/ Troiano alla Sere-/nissima Regina/ di Pollonia donna Bo-/na Sforcesca di/ Aragona./ .S. .S./ .S./
[souscription] Stampata nella inclita Citta di Venetia per/ Nicolo Zopino e Vincentio co[m]pagno./ Nel anno. m.d.xxiiii. Adi. x./ de Marzo. Regnante lo in-/clito Principe Messer/ Andrea Gritti.
In-8° [24] feuillets signés A-C8 non chiffrés. Titre dans un encadrement de trois bordures faites d’ornements typographiques (130 mm) ; marque N. Z. représentant saint Nicolas de Bari (52 x 48 mm) ; le recueil est illustré de 13 bois gravés, une Ostentation (52 x 45 mm) et 12 gravures (31 x 52 mm) à sujet spirituel, en relation avec le texte ; caractères romains.
Recueil des poèmes de Filippo Pellenegra, adressé à Bona Sforza [1], publié par Ottavio Pellenegra. Il est composé de poèmes encomiastiques, célébrant Bona Sforza et sa mère Isabella d’Aragon [2]. Suivent des poésies spirituelles : 14 orazioni en forme de capitoli, de sonnets ou d’une canzone, celle-ci composée de sept strophes sans envoi, suivant le schéma métrique abC(b7) cdE(d7) f(9) ; 10 stances, cinq sonnets, une orazione à la Vierge en forme de canzone de treize stances et un envoi ; une traduction du psaume cviii ‘Deus laudem meam ne tacueris…’ en capitolo.
Défini dans la table comme libro spirituale, le recueil de Pellenegra, par ses choix métriques et sa langue se rattache à un courant populaire, comme une sorte de livre d’heures, finement illustré de gravures. Une intention plus mondaine apparaît dans la dédicace à Bona Sforza et la célébration de ses noces. Pellenegra semble avoir été bien introduit dans l’entourage de la princesse ; il adressait d’autres pièces à Isabelle d’Aragon et trois stances à Prospero Colonna [3], qui avait organisé à Bari, en 1517, les fêtes pour l’annonce du mariage de Bona Sforza avec le roi de Pologne, et qui avait accompagné la princesse à Cracovie en 1518.
Le recueil est ouvert par une lettre signée d’Erasme et adressée à Heinrich Ingold, un membre du magistrat de Strasbourg, datée du 1er mars 1524. Cette lettre évoque le mariage de Bona Sforza avec le roi de Pologne Sigismond Jagellon, qui devait avoir lieu le 18 avril 1517. L’incohérence apparente des dates, due peut-être au simple fait que la date de la lettre a été modifiée en suivant celle de l’édition du volume, a parfois fait considérer comme douteuse son authenticité ; sa présence dans le recueil se justifiant en fait par la renommée d’Erasme, le nom du grand humaniste, invoqué par l’imprimeur pour de simples raisons publicitaires et commerciales, aura donné un certain lustre à la publication [4].
Hauteur : 147 mm. Parchemin (reliure moderne).
Provenance : le volume est entièrement folioté d’une main ancienne, 122-144 [ce qui semble indiquer qu’il provient d’un recueil factice dépecé].
→ Brunet, IV, 472 ; Sander, 5509 ; Ascarelli-Menato, p. 351-352 ; Edit16 (3 exemplaires).