le rime del/ magnifico/ messer/ alvise prioli[sic]/ gentilhomo/ veneto/ [fleuron]/ Con Priuilegio del Illustrissimo/ Senato Veneto.
[souscription] stampata/ In Venetia del/ m d xxxiii/ del mese de Set-/tembrio.
Grand in-8° [178] feuillets signés ( ) +7 A-V8 X10 non chiffrés. Petit fleuron sur le titre, une lettrine (P : 27 x 29 mm) ; caractères romains. La plupart des exemplaires connus sont incomplets du cahier + contenant la préface, et portent au verso du titre un poème liminaire.
Le canzoniere d’Alvise Priuli, un recueil de 537 pièces, dont 488 sonnets, 19 ballades, 17 madrigaux, dix canzoni, huit sextines et un capitolo, met en jeu l’ensemble des ressources du genre et amplifie tous les lieux du répertoire pétrarquiste. Il suit la parabole qui mène le protagoniste de la jeunesse et de l’amour charnel à la contrition et à l’apaisement, à travers l’expérience de la souffrance. La dimension narrative du recueil est pourtant très ténue, à la fois parce que le jeu de variation sur chacun des lieux en empêche le développement, et parce que Priuli exclut de son discours tout élément personnel au profit d’une combinatoire très abstraite. La poésie de Priuli appartient entièrement au Quattrocento par ses développements et par ses choix métriques : lorsque le poète sort du cadre des formes pétrarquiennes, il a recours au sonnet caudato ou à des variations sur les canzoni des RVF, à la manière de Giusto de’ Conti, Lorenzo Giustinian ou Giovanni Augurello. Dans sa préface, qui manque dans la plupart des exemplaires connus, Priuli reconnaît que son recueil, qu’il n’a accepté de publier que sur le tard, illustre une poésie d’une certaine manière anachronique, alors que Bembo a imposé un nouveau canon poétique.
En mars 1531, Alvise Priuli, ainsi que l’indique Marin Sanudo, sollicita des Dix un privilège pour son livre [i]. L’impression du volume est attribuée à Aurelio Pincio, originaire de Canneto près de Mantoue, actif à Venise entre 1490 et 1530, où imprima plus de 80 ouvrages.
Hauteur : 211 mm. Vélin rigide ; tranches jaunes (reliure moderne).
Provenance : longue notice manuscrite de l’abbé Andrea Rubbi (1737-1817) collée sur une garde volante ; autre note du juriste et bibliophile piémontais Federico Patetta (1867-1945) ; ex-libris Sergio Colombi ; Giuseppe Martini (Lugano).
→ Edit16 (11 exemplaires).