[fleuron]/ all’illvstrissimo/ et eccellentiss./ s. fabiano de monti./ cento sonetti./ di m. antonfrancesco/ rainerio./ gentilhvomo milanese./ Con breuissima Espositione dei soggetti loro ;/ & con la Tauola in fine./ [marque : et steriles platani malos gessere valentes]/ M D LIII.
[souscription] impressi in milano/ per gio. antonio/ borgia.
Grand in-8° [88] feuillets signés A-L8 non chiffrés. Emblème de l’Accademia dei Trasformati sur le titre (74 mm : Vaccaro, 104 ; Zappella, 968), répété sur les titres intermédiaires et au verso du dernier feuillet. Caractères italiques.
Première édition des œuvres poétiques d’Antonio Francesco Raineri, avec un commentaire des sonnets par Girolamo Raineri, le frère de l’auteur. Le recueil est dédié à Fabiano de’ Monti, neveu du pape Jules III. Il réunit, dans une première partie, cent sonnets de divers sujets, amoureux, encomiastiques ou consolatoires, écrits au nom de ou adressés, selon l’espositione, au pape Paul III (3), à Philippe II, roi d’Espagne, à Marguerite d’Autriche, épouse d’Ottavio Farnese (4), Catherine de Médicis, sur la naissance du dauphin [1], au duc d’Urbin [2], à Alfonso d’Avalos, marquis del Vasto (2), Cola Maria Caracciolo [3], Giovanni della Casa, Livia Colonna [4] (3), Ortensia Colonna Pallavicino di Busseto [5], Luca Contile, au cardinal Cornaro [6], Ippolito d’Este, cardinal de Ferrare (2), au cardinal Farnese [7] (3), Ottavio Farnese [8], Pierluigi Farnese [9] (4), Ranuccio Farnese, cardinal de Sant’Angelo [10], Vittoria Farnese, duchesse d’Urbin [11] (5), Ercole Gonzaga, cardinal de Mantoue, Ippolita Gonzaga [12] (2), Giovanni Guidiccione, évêque de Fossombrone [13], Pier Antonio Lunati, Faustina Mancini degli Attavanti, Francesco Maria Molza, Balduino [de’ Monti] (4), Fabiano de’ Monti, M. d’Orfeu [14], ambassadeur du roi de France, Nicola Orsini, comte de Pitigliano [15] (3), Scipione Orsini di Nicosia [16] (2), Camilla Pallavicino, Bartolomeo Sauli (5), Claudio Tolomei (2), Margherita Trivulzio, comtesse della Somaglia [17], Benedetto Varchi. Sonnets funèbres, sur la mort du cardinal Caracciolo [18], de Giovanni Guidiccione (2), Pierluigi Farnese [19] (3), Faustina Mancini [20] (3). Suivent des pièces diverses, 5 sonnets adressés à Annibale Caro, [Sebastiano] Gandolfo, Giuliano Goselini, Alda Taurella [Torelli] [21], Carlo Visconti [22], et les réponses des mêmes ; une canzone, trois sestine, douze stanze, six madrigaux.
Une seconde partie réunit deux Pompe, relations de fêtes, dont il existe une édition séparée, datée du 25 février de la même année. La première contient un sonnet ainsi que 23 stanze, récitées à l’occasion du carnaval 1553 par douze gentilshommes milanais déguisés en messagers de l’Amour : Scipione Arzone, Camillo Billia, Giovanni Francesco Castiglione, Giovanni Battista Cusani [23], Manfredo Gatto, le marquis de Goliasso, Giovanni Mariano, Marcantonio Porro, Pier Francesco Reina, le marquis de Soragna [24], Alessandro Spetiano, Carlo Visconti ; les pièces sont adressées à Claudia Arconati, la présidente Arigoni, la princesse d’Ascoli [25], Amodina Bertia, Isabella Brivio, Bianca Caccia Gambaloita, Lucrezia Cusani, la comtesse Barbarina Este Trivulzio [26], Gismonina da Este [27], la comtesse Laura Gonzaga Trivulzio [28], Lucrezia Marinoni, la marquise de Soragna [29], la comtesse Lucia Trivulzio Visconti [30], Margareta Trivulzio [31], la cavalliera Visconti, la comtesse Isabella Visconti, Lucia Visconti, Lucrezia Visconti, la princesse ***, la s. Castellana, la s. Gran Cancelliere. La seconde Pompa est composée de onze stanze, un madrigal, à la louange de Dante, Pétrarque, Boccace, Bembo, Sannazaro, Ariosto, récités par six gentilshommes déguisés en poète : Costanzo d’Adda [32], Pietro Novato, Marcantonio Porro, le marquis de Soragna, Cesare Taverna, Carlo Visconti.
La poésie de Raineri fait entendre une voix singulière dans le cadre de la poésie italienne des années 1550. Capable d’exprimer les enjeux savants du groupe réuni autour des Farnese sans perdre sa personnalité, le poète sut maintenir un véritable dialogue avec la tradition classique, qui le préserva de tout pétrarquisme répétitif. On a pu le qualifier de « poète de la littérature », pour mettre en évidence son goût pour le decorum et sa capacité d’insuffler une certaine vitalité poétique aux circonstances les plus légères de la vie de cour, en une recherche permanente de la préciosité. Les Cento sonetti, dont le titre est peut-être une allusion au recueil homonyme d’Alessandro Piccolomini, publié en 1549 (voir ce volume), ne suivent pas un ordre narratif. Le recueil s’ouvre sur un sonnet à Alfonso d’Avalos et se conclut sur un sonnet à Giovanni della Casa. Il combine des pièces de caractère mondain, étroitement liées dans un réseau familial ou personnel, ou par des affinités thématiques. Cet aspect mondain est mis en lumière par le commentaire du frère de l’auteur, peut-être selon les indications de ce dernier, qui souligne moins les éléments stylistiques et proprement poétiques que les circonstances de pièces, comme autant de petites chroniques de la vie de cour, au point de donner à cette poésie un aspect aussi documentaire qu’artistique.
Hauteur : 181 mm. Parchemin rigide, étiquette au dos, tranches mouchetées (reliure du XVIIIe siècle, remontée).
→ Vaganay, 1553, n° 5 ; Fowler, p. 415 ; BL, 548 ; Bologna, 403 ; Ascarelli-Menato, p. 158 ; Sul Tesin, I.26 ; Edit16 (29 exemplaires).