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TASSO (Torquato), Scielta delle rime (1582)

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[encadrement typographique] scielta/ DELLE RIME/ del/ sig. torqvato tasso./ Parte Prima./ all’ill.ma et ecc.ma madama/ la sig. d. lvcretia d’este/ Duchessa d’Urbino./ [armoiries]/ in ferrara,/ Per Vittorio Baldini. 1582.

In-4° deux partie : [104] feuillets signés *4 A-M4 N4 A-M4 paginés [VIII dont II bl.] 95 ; [V dont II bl.] 93 [III]. Armoiries d’Alfonso II sur le titre (58 mm ; Vaccaro, 54 ; cfr. Zappella 1134) ; marque au verso du dernier feuillet « prvdentia perpetvat » (90 mm ; Zappella 967). Bandeaux typographiques, fleurons, lettrines ; caractères italiques. La souscription porte la date erronnée « 2582 ».

En 1567, Torquato Tasso avait fait paraître une première suite importante de poèmes, dans les Rime degli Accademici Eterei (voir ce volume). En septembre 1580, dans une lettre à Scipione Gonzaga, il manifesta son intention de publier un recueil complet de ses rime. Celles-ci parurent pourtant, sans son aveu, à Venise, en avril 1581, puis en 1582. Dans son épître de dédicace à la duchesse d’Urbin, Lucrezia d’Este [1], le libraire Baldini évoque les conditions dans lesquelles il avait publié une nouvelle édition, qui faisait suite aux deux éditions antérieures, non autorisées et très fautives. Le texte qu’il proposait avait bénéficié du concours d’un familier de l’auteur, « persona molto intendente, et pratica delle cose di quest’Auttore », bien connu de tout Ferrare, en l’occurence Battista Guarini. Baldini avait prévu de disposer les pièces en trois parties, selon leur qualité : la première recueillant les meilleures, la deuxième, les mediocri, la troisième toutes les autres ; il ne publia pas celles-ci, mais veilla à bien distinguer les pièces authentiques du Tasse de celles qui lui étaient alors attribuées, et à rendre ces dernières à leurs véritables auteurs, à l’exception de la canzone dite Dei bacci et du madrigal Tirsi, qui ne purent être attribués. Un sonnet, ‘Come cangia natura, arte e costume…’, est ainsi rendu à Sperone [Speroni], deux autres, ‘Rose, che l’arte invidiosa ammira…’ et ‘Taccia il Cielo, e la Terra al nuovo canto…’ à Battista Guarini, une canzonetta, ‘Nova leggiadra stella…’, à Muzio Manfredi.

L’inspiration du recueil est principalement amoureuse et contient en particulier les rime pour Lucrezia Bendidio, déjà publiées en 1567 dans le recueil des Accademici Eterei. La première partie contient 103 sonnets et quatorze pièces diverses, la seconde, 93 sonnets et 20 pièces diverses. Les deux tables indiquent les destinataires : l’empereur Charles-Quint, la reine de France [2], le prince de Toscane [3], le duc de Mantoue [4], le prince de Mantoue [5] (3), Alfonso II d’Este, duc de Ferrare (4), Barbara d’Autriche, duchesse de Ferrare [6] (3), Margherita Gonzaga, duchesse de Ferrare [7] (3), Lucrezia d’Este, duchesse d’Urbin (3), le cardinal Albani [8], le signor C. B., messer F. B., Alfonso Bosco, la marquise Buoncompagni [9], Guido Coccapani (3), Giorgio Corno, Ippolito d’Este, cardinal de Ferrare [10], Alfonsino et Marfisa d’Este [11], la duchesse de Nemours [12], Bradamante d’Este [13], Leonora d’Este [14] (2), Scipione Gonzaga (5), Lucrezia Machiavelli [15] (3), Pietro de’ Medici, Giulio Mosti [16] (5), Giambattista Pigna, Alessandro Pocaterra (2), Lucrezia Pocaterra, Lavinia della Rovere [17], Ippolito Riminaldi, Barbara Sanseverino, comtesse de Sala [18], Leonora Sanvitale, duchesse [sic] de Scandiano [19] (2), Vittoria Scandiano Tassoni [20], Sperone Speroni, le comte Ercole Tassoni [21], Fulvio Viani, Brunoro Zampesco [22] (2), les académiciens Eterei [23].

Cette édition toutefois ne reçut pas l’approbation du poète. Celui-ci avait préparé une édition qu’il voulait faire imprimer à Venise, par les soins de Gabriele Giolito. Son projet fut retardé par la mort de l’imprimeur, et son texte ne fut publié qu’en 1591 (Mantoue, Fr. Osanna), suivie d’une seconde partie en 1593 (Brescia, Pietro Maria Marchetti).

Hauteur : 210 mm. Demi-vélin, plats cartonnés (reliure ancienne).

Provenance : ex-libris manuscrit sur le titre Del Violino.

→ Gamba, 968 ; A. Solerti, Le rime di T. Tasso, I, p. 201-203 ; Vaganay, 1582, n°5-6 ; BL, 660 ; Carpané, p. 715 (recense 30 exemplaires) ; Ascarelli-Menato, p. 71-72 ; Edizioni tassiane, 43 ; Edit16 (27 exemplaires).

[1Lucrezia d’Este (1535-1598), fille d’Ercole II d’Este et de Renée de France ; en 1570, elle épousa Guidobaldo II della Rovere, duc d’Urbin.

[2Elisabeth de Habsbourg (1554-1592), seconde fille de l’empereur Maximilien II, épouse de Charles IX en 1570.

[3Francesco de’ Medici († 1587).

[4Guglielmo Gonzaga (1538-1587).

[5Vincenzo Gonzaga (1562-1612).

[6Barbara d’Autriche (1539-1572), épouse d’Alfonso II d’Este en 1565.

[7Margherita Gonzaga (1564-1618), fille de Guglielmo II Gonzaga, 3e épouse, en 1579, du duc Alfonso II.

[8Gian Girolamo Albani (1504-1591), inquisiteur à Bergame, lié à Paul V Ghislieri, qui le créa cardinal en 1570. Auteur de De cardinalatu (1541) et de De potestate papæ et concilii (1544).

[9Costanza Sforza, voir ci-dessous.

[10Le cardinal Ippolito d’Este, premier patron du poète, était mort en 1572.

[11Alfonso d’Este, dit Alfonsino, fils d’Alfonso d’Este, marquis de Monticchio et de Giulia della Rovere. Il avait épousé Marfisa d’Este, fille naturelle de Francesco d’Este, marquis de Massa Lombarda, et mourut jeune, en 1578.

[12Anna d’Este (1531-1607), fille d’Ercole II, veuve de François de Lorraine, duc de Guise, épousa en 1566 Jacques de Savoie, duc de Nemours.

[13Fille naturelle de Francesco d’Este, et sœur de Marfisa. Elle avait épousé en 1575 le comte Ercole Bevilacqua.

[14Fille d’Alfonso d’Este, marquis de Monticchio. Elle épousa en 1594 Carlo Gesualdo, prince de Venosa.

[15Lucrezia Bendidio, épouse du comte Nicolò Machiavelli.

[16Fils de Zenobbio Mosti, patricien de Ferrare, et neveu d’Agostino Mosti, prieur de Sant’Anna, Giulio Mosti était l’auteur d’une chronique de Ferrare composée en 1566.

[17Lavinia della Rovere (1558-1632), fille de Guidobaldo II della Rovere, épousa en 1583 Alfonso Felice d’Avalos.

[18Barbara, fille de Giovanni Sanseverino, comte de Colorno, et de Lavinia Sanseverino, des comtes de Cajazzo. Elle épousa en secondes noces Giberto Sanvitale († 1585), comte de Sala. Impliquée dans un complot contre le duc de Parme, elle fut décapitée en 1612 avec son fils Girolamo Sanvitale.

[19Fille Giberto Sanvitale, comte de Sala, et de sa première épouse, Livia Barbiano di Belgioso, elle avait épousé Giulio Thiene, comte de Scandiano ; les Thiene, de Vicence, ayant succédé en 1554 aux Boiardo au titre de comte, puis marquis de Scandiano.

[20Vittoria, fille cadette de Giulio Boiardo, 7e comte de Scandiano († 1553), et de Silvia Sanvitale.

[21Ercole Tassoni Estense, 4e comte de Debbia, fils de Nicolò Tassoni († 1567). Il épousa Vittoria Boiardo di Scandiano.

[22Brunoro Zampesco (1530-1577), seigneur de Forlimpopoli, chevalier de Saint-Michel en 1568, capitaine au service de la France puis de Venise, gouverneur de Candie.

[23L’Accademia degli Eterei, avait été fondée en 1564 à Padoue par Scipione Gonzaga ; elle fut active jusqu’en 1568 ; Torquato Tasso en était membre ; voir Rime degli Accademici Eterei, s.l.n.n. [Padoue ou Venise, C. da Trino], s.d.

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