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LIONARDI (Alessandro), Dialoghi dell’ invenzione poetica (1554)

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DIALOGI DI MESSER/ alessandro lionardi/ della inventione/ poetica./ et insieme di qvanto alla istoria/ et all’arte oratoria s’appar-/tiene, et del modo di/ fingere la favola./ con privilegio/ [marque : semper virens]/ Ουρανιον δϖρον, και τεχνης πραγμα ποιησις./ in venetia, per plinio/ pietrasanta,/ l d liiii.

In-4° [48] feuillets signés A-M4 paginés 84 [XII dont II bl.]. Marque sur le titre (68 mm ; Vaccaro 429 ; Zappella, 31) ; lettrines ; caractères italiques ; le volume a été imprimé avec le matériel de Francesco Marcolini.

Important traité de poétique et de rhétorique, sous la forme d’un dialogue entre Marc’Antonio Genova [1] et Sperone [Speroni], en présence de monsignor d’Arimini [sic pour da Rimini] [2] d’une part, et Torquato Bembo de l’autre. On conserve du traité une version manuscrite, plus réduite et avec d’autres interlocuteurs [3]. Lionardi développe la thèse qu’il avait esquissée dans l’épître liminaire du Secondo libro delle rime et souligne l’importance de l’inventio poétique. Dans la perspective tracée par l’Accademia degli Infiammati dès les années 1540, il pose en principe la supériorité de la pensée sur le langage et propose une poésie philosophique et oratoire, n’accordant aux choix stylistiques qu’un rôle subalterne. Cette supériorité reconnue à l’inventio conduit l’auteur, par l’intermédiaire de ses personnages, à discuter les différentes théories du genre épique, en critiquant l’obscurité d’Aristote à ce sujet. Une dizaine d’années plus tard, le jeune Tasse, lui aussi étudiant à Padoue, reprit les bases de cette discussion, qui lui permirent d’élaborer sa propre théorie qu’il formula dans ses Discorsi dell’ arte poetica (1587, voir cet ouvrage). Le traité de Lionardi fut également connu en France, et Daniel d’Auge l’adapta dans ses Deux dialogues de l’invention poétique (Paris, R. Breton, 1560).

L’édition de 1554 a été publiée par Plinio Pietrasanta, actif de 1553 à 1557, et dont on connaît une trentaine de titres.

Hauteur : 195 mm. Parchemin rigide, titre doré au dos, tranches mouchetées rouges (reliure du XVIIIe siècle).

Provenance : annotations du XVIe siècle en marge. Mentions d’achat manuscrites, datées du 2 mars 1871 et du 6 mars 1883.

→ BL, 379 ; Ascarelli-Menato, p. 395 ; Rhodes, Silent Printers, p. 149 ; Edit16 (57 exemplaires).

[1Marcantonio de’ Passeri, dit il Genoa, professeur de philosophie à l’Université de Padoue, auteur d’un traité sur l’immortalité de l’âme. Lionardi lui avait adressé le sonnet ‘Genoa ch’ alzando oltra natura l’ali’ dans le Secondo libro delle rime, f. 48 v°.

[2Giulio Parigiani ou plutôt Parisani, d’une famille de Tolentino ; neveu du cardinal Ascanio Parisani, évêque de Rimini, il fut nommé par Paul III coadjuteur de son oncle, à qui il succéda en 1549.

[3Milan, Bibliothèque du Chapitre métropolitain, ms. F. 3.39.

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